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Myles Kennedy – The Art Of Letting Go

Myles Kennedy est un artiste aux multiples facettes, reconnu pour son rôle de chanteur au sein d’Alter Bridge et ses collaborations avec Slash. Avec The Art Of Letting Go, son troisième album solo, il continue d’explorer des territoires plus introspectifs et personnels. Parviendra-t-il à trouver le juste équilibre entre maîtrise vocale et profondeur émotionnelle ?

Une perfection trop lisse

Dès les premiers morceaux, l’influence du grunge et du blues est palpable. Le disque démarre sur une note relevée avec une part belle donnée aux riffs de guitare. Myles Kennedy infuse son jeu de sonorités rappelant des groupes comme Soundgarden ou Alice In Chains, mais sans atteindre l’intensité émotionnelle brute qui caractérisait ces influences. Là où le grunge puisait dans des émotions viscérales, les compositions de Kennedy sont un peu trop lisses, trop propres. Techniquement, tout est impeccable. La production est perfectionniste, les arrangements soigneusement dosés, et tout respire la qualité technique. Toutefois, cette perfection contribue à une sensation d’asepsie musicale.

The Art Of Letting Go poursuit sur la thématique de la libération personnelle et de la rédemption. Kennedy aborde des sujets familiers : la libération, le poids des souvenirs et le besoin de tourner la page. Le morceau “Nothing More To Gain” accroche vite l’oreille avec un son plus lourd et quelques notes délicieusement dérangeantes. La prestation est intense et puissante. “Eternal Lullaby” se distingue par sa mélodie plus douce et ses atmosphères sombres. C’est un titre plus introspectif qui explore l’idée de la fin, de la perte et du repos éternel. Bien que techniquement irréprochables, ces titres sonnent un peu fades. Tout est un peu trop convenu.

Une voix incroyable mais une palette émotionnelle limitée

Myles Kennedy est sans doute l’un des meilleurs chanteurs de sa génération. Sur cet album, sa performance vocale est époustouflante. Il navigue avec aisance entre des registres graves, pleins de douceur, et des notes plus hautes, presque célestes. Ce qui impressionne chez lui, c’est cette capacité à faire vibrer chaque note. Sur des morceaux comme “Miss You When You’re Gone”, il livre une performance où chaque mot semble pesé, chaque souffle contrôlé, sans jamais tomber dans l’excès. Pourtant, il manque cette petite faille, cette imperfection humaine qui rendrait la voix encore plus touchante, plus vulnérable. Car si Kennedy maîtrise à merveille son instrument, il gagnerait peut-être à lâcher prise.

Le titre “Behind The Veil” se démarque notamment par une atmosphère presque hypnotique. Kennedy s’appuie sur des guitares acoustiques et des arrangements minimalistes pour traduire son désir de sincérité. Sa voix, bien mise en avant, est sublime. Néanmoins, la construction musicale ne parvient jamais à susciter quelque chose. Il manque un supplément d’âme qui aurait pu donner plus de relief au morceau. Sur “How The Story Ends”, Kennedy essaie de libérer une émotion brute à travers une voix qui oscille entre fragilité et puissance. L’envie de mettre ses tripes sur la table n’est pas loin, mais il reste dans du trop formaté. Au final, la performance vocale de Myles Kennedy et la qualité technique de l’ensemble sont à saluer, mais un peu d’audace aurait été bienvenue pour réveiller tout ça.

The Art Of Letting Go reste trop contrôlé et poli pour créer un véritable impact.

Informations

Label : Napalm Records
Date de sortie : 11/10/2024
Site web : myleskennedy.com

Notre sélection

  • Behind The Veil
  • The Art Of Letting Go
  • Nothing More To Gain

Note RUL

 3/5

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Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !