Plus de sept ans après son dernier concert en tant que tête d’affiche dans l’Hexagone, London Grammar a rendez-vous ce soir avec un Zénith de Paris archi complet !
Lauren Mayberry
L’Écossaise LAUREN MAYBERRY chante depuis plus de quinze ans. Après avoir fait partie de plusieurs groupes, la chanteuse de CHVRCHES prépare la sortie de son premier album solo Vicious Creature, prévue pour le 6 décembre. Sa voix soprano résonne dans la salle déjà bien remplie. Lauren habite les titres qu’elle interprète, se retrouvant à genoux à de nombreuses reprises, le regard tourné vers le fond de la salle. Son indie pop teintée de touches de synthé capte l’attention de l’audience. Les premiers arrivés ne semblent pas retournés par ces trente premières minutes, mais applaudissent chaleureusement l’artiste à sa sortie de scène.
London Grammar
Onze ans après avoir été révélés par leur album multi-certifié If You Wait (2013), les trois Britanniques donnent ce soir un concert exceptionnel, première date d’une tournée EU/UK de huit dates. L’occasion pour eux de jouer en live leur dernier album, The Greatest Love, paru le mois dernier.
Acclamés avant même la première note à leur arrivée sur scène, Hannah Reid, Dan Rothman et Dot Major mesurent la joie de leurs fans de les retrouver après une longue absence sur les scènes françaises. L’émouvante “Hey Now” nous plonge directement dans l’univers du groupe, une musique volontairement épurée qui laisse une grande place à la voix cristalline d’Hannah. Le public se montre plus silencieux que jamais avant de libérer ses émotions dans une salve d’applaudissements nourris.
La grande scène du Zénith aurait pu paraître petite pour trois, mais bien aidés par l’immense écran arrière et deux écrans de chaque côté, ainsi qu’un excellent et subtil jeu de lumières, le charisme naturel du trio remplit l’espace sans peine. Dot et Dan sont des multi-instrumentistes chevronnés, concentrés mais toujours souriants. Hannah, quant à elle, captive l’auditoire en laissant divaguer son regard intense dans la salle.
Après les deux premiers morceaux, Hannah prend un moment pour saluer Paris en lisant un texte en français, captivant le public avec son charmant accent. Elle nous informe également que, malgré une infection qui affecte sa gorge, elle est déterminée à offrir le meilleur spectacle possible. Tout au long de la soirée, on perçoit parfois les limites que lui impose sa maladie, son visage trahissant parfois sa détresse.
L’assemblée, à la fois très attentive et très présente, crée une atmosphère de concert intimiste au-dessus de La Villette. Le moment le plus marquant du set est sans conteste la reprise magistrale de “Nightcall” de Kavinsky.
Les chansons les plus récentes, comme le single “House”, intègrent des éléments électro marqués, ravivant l’intérêt de l’assistance. Il est vrai qu’une certaine impression de répétition se fait parfois ressentir au fil des morceaux. “How Does It Feel”, un peu plus uptempo, apporte également du relief, allant même jusqu’à faire danser l’audience.
Chaque membre du groupe prend la parole pendant le show pour exprimer sa gratitude de se produire en France. Non contents de nous balader d’émotion en émotion, les Anglais se plaisent à nous réchauffer le cœur avant de nous bouleverser. “Fakest Bitch”, interprétée en acoustique, crée un instant suspendu. La tant attendue “Wasting My Young Years” produit l’effet escompté, même si l’on regrette de ne pas pouvoir apprécier pleinement les envolées oniriques dont est capable Hannah. Après un bref rappel, c’est finalement “Lose My Head”, dans sa version remixée par Camelphat, qui clôt la soirée sur des notes dansantes et envoûtantes. London Grammar remercie son public, qui lui réserve de chaleureux applaudissements. Un peu expéditif, on aurait aimé que le groupe, riche de quatre albums, allonge la setlist d’un ou deux titres supplémentaires.
Ce concert témoigne encore une fois de la force émotionnelle et de l’authenticité de London Grammar, même après une longue absence. Malgré quelques limites dues à la santé d’Hannah, le groupe a su captiver son public avec des performances puissantes aux aspects intimistes.