Marilyn Manson – One Assassination Under God – Chapter 1

Après une période tumultueuse, marquée par des accusations d’agressions sexuelles et un changement de label pour Nuclear Blast, le Révérend Marilyn Manson fait son grand retour sur la scène musicale. Ce comeback, bien que controversé, suscite un intérêt palpable chez les aficionados du musicien et producteur. Avec One Assassination Under God – Chapter 1, les attentes sont hautes et le résultat s’annonce plus que prometteur.

Une formation de superstars

Cet été, Manson a semé l’excitation en dévoilant trois titres audacieux : “As Sick As The Secrets Within”, “Raise The Red Flag” et “Sacrilegious”. Chacun de ces morceaux est accompagné de visuels provocateurs signés Bill Yukich, qui avait déjà collaboré avec l’artiste sur des projets précédents tels que “Cry Little Sister” et “SAY10”. Ces avant-goûts nous plongent dans une nouvelle ère, renforcée par l’annonce d’une formation live renouvelée, avec Reba Meyers (Code Orange) à la guitare, Piggy D (ex-membre de Rob Zombie) à la basse et Gil Sharone à la batterie, ainsi que le retour du guitariste Tyler Bates à la production. On le sent d’ailleurs : l’album est mené par des guitares aux riffs basiques mais puissants, avec une atmosphère très cinématographique et envoûtante.

Sweet albums are made of this

Dès l’ouverture avec le morceau éponyme “One Assassination Under God”, on retrouve un Manson en pleine forme, rappelant les sonorités de l’album Holy Wood (In The Shadow Of The Valley Of Death) (2000). Sa voix, presque intacte et puissante, s’élève avec une intensité captivante. Musicalement, on est loin du piano minimaliste et omniprésent de son précédent opus WE ARE CHAOS (2020). C’est le retour des riffs de guitare énigmatiques introduisant les morceaux comme “No Funeral Without Applause”, où la voix murmurée de Manson est rehaussée par des chœurs aigus. C’est cette alchimie qui fait la force de ce disque. Un des moments forts de ce premier chapitre est sans conteste “Nod If You Understand”, qui nous transporte directement dans l’univers des meilleurs morceaux de Manson. L’instrumentation, à la fois tendue et riche, met en avant une voix au paroxysme de son expressivité, enveloppée d’une ambiance nostalgique. Même si le solo de guitare peut sembler léger pour un morceau d’une telle intensité, il parvient à séduire.

The golden age of Manson

One Assassination Under God – Chapter 1 signe un retour triomphant pour Marilyn Manson, avec des compositions d’une efficacité redoutable et des montées en puissance qui résonnent comme un écho de ses œuvres passées. Les paroles, pleines de références à son répertoire, brillent dans le lyrisme que le Révérend emploie, tout en gardant un côté plus moderne, à l’image de “As Sick As The Secrets Within”. Toutefois, un bémol pourrait être le manque d’expérimentation dans certains titres. “Meet Me In Purgatory” en est un exemple : bien que son riff entraînant soit efficace, on pourrait souhaiter que Manson explore davantage sa palette vocale, oscillant entre chuchotements et cris désespérés, pour créer une atmosphère plus sombre et immersive.

This is the new era?

Une surprise intrigante de ce retour est “Front Toward Enemy”, sorti en face B et troisième morceau du maxi-single “Raise The Red Flag”, qui n’apparaît pas sur l’album. Avec ses allures de démo et son ambiance proche de “Nod If You Understand”, ce morceau nous ramène à l’époque de Antichrist Superstar (1996). Malheureusement introuvable sur les principales plateformes de streaming, il mérite une place dans ce chapitre inaugural et laisse présager une suite magistrale.

Le retour du Révérend avec ce douzième album est une réussite. On retrouve un Manson classique mais efficace avec des morceaux tels que “Nod If You Understand”, qui attisent l’impatience d’un éventuel deuxième chapitre. En espérant qu’il inclura des titres comme le mystique “Front Toward Enemy” et que celui-ci dictera l’ambiance de la suite.