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KREATOR + ANTHRAX @ Zénith (29/11/24)

Les légions de dossards et de patchs sont de sortie près de La Villette en ce vendredi soir. En effet, tout ce beau monde se déplace pour assister à la soirée Thrash Metal Extravaganza 2024. Avec pas moins de trois groupes de briscards à l’affiche, le Zénith est sûr d’être au centre d’un véritable cyclone.

Dark roots of thrash

La circulation est fluide entre les bars et les stands de merchandising. Mais le rythme s’accélère soudainement vers les divers entrées. Les Californiens de TESTAMENT, les invités de la tournée, commencent leur set avec dix minutes d’avance. La salle s’éteint sur une fosse pratiquement pleine et des gradins également bien remplis. Sur fond de gravures dignes de Gustave Doré représentant des diables, une ombre arrive sur la plateforme surélevée. Chris Dovas, le batteur ayant remplacé au pied levé Dave Lombardo, martèlent sur ses fûts l’intro de “D.N.R (Do Not Resuscitate)”. Issu de The Gathering (1999), c’est un morceau de choix pour déchaîner le public.

Et pendant que l’heure avance, les circle pits deviennent de plus en plus grands. Les effets pyrotechniques contribuent à réchauffer la salle tandis que Chuck Billy donne de la voix en arpentant la scène. Le guitariste soliste Alex Skolnick chante également entre plusieurs montée et descentes de manche. Notamment, certaines surprises gardent l’audience en haleine. L’interprétation de “Return To Serenity”, qui n’avait pas été joué depuis 2000, permet à la fosse de reprendre son souffle et d’apprécier pleinement le moment. Un dernier tour de manège avec “Into The Pit”, histoire de conclure sur un joyeux bordel, et c’est une fin de soirée pour Testament qui nous a bien régalé.


Kreatorama

Après la demie-heure d’entracte, les personnes ayant le plus l’habitude du groupe allemand se regroupent aux premières notes de “Run To The Hills” de Iron Maiden. Et le premier constat demeure, c’est fou ce que les roadies abattent comme boulot pendant que nous étions au bar ou en extérieur. Des mannequins pendus et des statues de démons géants ornent la scène dans un esprit grand guignol. Le riff de “Hate Über Alles” retentit, et c’est l’apocalypse. KREATOR est en grande forme, mêlant spectacle et efficacité. Il est clair que le quatuor ne compte pas nous ménager durant le temps qui lui est imparti.

Plus de quarante ans de carrière et pas loin de onze albums sont visités durant cette démonstration de thrash metal musclé. Ici, pas une seconde de répit. Miland Petrozza est assez communicatif avec l’auditoire, donne son meilleur en français, et n’hésite pas à lâcher la guitare pour se concentrer sur son chant et ses talents de frontman. Tandis que les effets de lumière et les flammes s’affolent, il invite la fosse à se lancer dans un grand wall of death pour le titre “Enemy Of God”. À cela s’ajoute un jeu de fumée et des canons de confettis, une surenchère que les européens maitrisent et offrent avec générosité à un public qui ne se lasse pas de les voir.

Kreator Setlist Le Zénith, Paris, France, European Tour 2024


The metal you know

La foule profite de l’ultime entracte avant le dernier tour de piste, réservé pour un quart du Big Four. Les salles gosses d’ANTHRAX démarre à l’heure, avec l’introduction vidéo de rigueur. Il s’agit d’un montage où des célébrités allant de Keanu Reeves à Kerry King disent le plus grand bien du quintette new-yorkais, avant que le rideau blanc ne tombe pour dévoiler le logo du groupe. Une sobriété qui les honore, car leur point fort réside plus dans une transmission d’énergie et une diversité de styles musicaux. Scott Ian, toujours affublé de ses bermudas, saute de chaque côté de la scène tandis que Joey Belladonna assure sur une playlist des succès d’Anthrax.


Comme à leur habitude, les reprises sont de la partie. Car ici c’est cocorico, “Antisocial” de Trust est joué, en anglais dans le texte. “Got The Time” de Joe Jackson finit pas ne plus être considéré comme une cover, le groupe ayant réussi l’exercice au point de se l’être approprié à la perfection. Entre deux “Ça va Paris ?“, on apprend qu’Anthrax aura probablement du nouveau matos en studio pour l’année prochaine. Une nouvelle qui déchaîne le Zénith, car cela fait huit ans que nous nous contentons d’éditions de lives. Une petite surprise pour la route, car “Indians” ne clôture pas cette fois le concert. Ce sera le rôle de “Gung-Ho” qui était malheureusement un titre trop absent des lives jusqu’à maintenant. Manifestement, il est ce soir une apothéose à point nommée.

…And headbang for all

Après cette soirée où trois visions du thrash metal différentes se sont réunies pour notre plus grand plaisir, il est temps de rentrer chez soi. Sur les rotules, certes, mais avec le sourire jusqu’aux oreilles. Ces dernières, même avec protection, vont avoir besoin du weekend entier pour se remettre.

Anthrax Setlist Le Zénith, Paris, France, European Tour 2024

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