Slipknot a marqué un retour fracassant à Paris pour célébrer le vingt-cinquième anniversaire de son premier album éponyme, sorti en 1999. Ce concert événement, tant attendu par les fans de la première heure, s’est déroulé dans une ambiance électrique, rappelant la fureur et l’énergie brute des débuts du groupe.
Bleed From Within
La soirée débute sur une note surprenante avec BLEED FROM WITHIN, originaires de Glasgow, qui font une entrée inattendue sur les accords de “Man! I Feel Like A Woman!” de Shania Twain. Dès les premières mesures de “Hands Of Sin”, l’Accor Arena, bien que remplie et enthousiaste, est confrontée à un écho persistant, un défaut sonore qui persistera malheureusement tout au long de la soirée. Malgré cela, le groupe galvanise la foule avec des morceaux tels que “Pathfinder”, déclenchant des circle pits et des wall of death. Les solos, bien que parfois noyés dans l’écho, notamment sur “Killing Time”, sont exécutés avec passion. La connexion avec le public est palpable, renforcée par une scénographie sobre mais efficace, avec des secouements de cheveux synchronisés sur des titres comme “Levitate”. Le set se conclut sur un slam du chanteur pendant “The End We All Know”, laissant la scène à Slipknot.
Slipknot
Dès les premières notes de “(sic)”, le public parisien est transporté dans le temps, revivant les morceaux qui ont propulsé SLIPKNOT au rang de légende du metal. Les masques et combinaisons iconiques, la mise en scène chaotique sont bien sûr au rendez-vous, plongeant la salle dans une atmosphère sombre et intense. Chaque titre interprété, de “Eyeless” à “No Life”, résonne comme un hymne pour les spectateurs, qui n’hésitent pas à chanter en chœur avec une ferveur inégalée. Sid offre des solos de scratch entre les morceaux, permettant à l’assistance de reprendre son souffle avant de replonger dans les pogos et mosh pits effrénés sur “Wait And Bleed”. Corey Taylor maintient une communication constante avec les fans, soulignant l’importance de leur soutien et les incitant à de nouveaux pogos. S’il n’y avait pas cette barrière séparant la fosse or de la fosse normale, c’est sûr que la fosse de l’Accor Arena ne formerait qu’un énorme pogo.
Back to the 90’s
Le concert défile à une vitesse folle, avec des morceaux comme “Get This”, “Eeyore”, et “Liberate” qui s’enchaînent dans une atmosphère de nostalgie et de ferveur. Slipknot livre un show à la hauteur des attentes, malgré un son parfois résonnant qui étouffe les solos de Mick sur “Me Inside” et “Purity”. Le temps d’enchaîner “Prosthetics”, “No Life” et “Only One”, et l’heure du rappel arrive déjà, provoquant quelques huées de la part de l’Accor Arena. En effet, l’album ne compte que quinze morceaux plutôt courts. Malgré les différentes pauses de mix produites par Sid, le rappel commence aux alentours de 22h. “Spit It Out” et “Surfacing” font monter l’ambiance à son paroxysme : les doigts en l’air, les pogos se multiplient tandis que les gradins chantent et se retrouvent debout.
Le final, inattendu, est marqué par “Scissors”, joué pour la première fois en vingt-cinq ans à Paris. Plus calme, le morceau est étiré pendant huit minutes, pour le plus grand plaisir de l’Accor Arena. Pas le temps de se remettre de ses émotions ou d’espérer une dernière chanson, peut-être issue d’un autre album : les techniciens sont déjà en place pour remballer le matériel, tandis que la lumière s’allume violemment et une annonce nous intime de partir. Une fin aussi brutale que ce concert est éprouvant.
Ce retour aux sources permet de redécouvrir l’essence même de Slipknot : une musique viscérale, un son agressif et une présence scénique incomparable. Le groupe offre une performance magistrale, prouvant que, même après vingt-cinq ans, son impact sur la scène musicale reste indéniable. Ce concert à Paris a non seulement célébré un album culte, mais a également renforcé le lien indéfectible entre Slipknot et ses fans, qui continuent de vibrer au rythme de cette musique intemporelle.