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L.S. Dunes – Violet

Foncez, cet album est génial ! Pourquoi commencer cette chronique directement par sa conclusion ? Principalement parce que cette appellation, L.S. Dunes, ne vous évoque sûrement rien et que vous pourriez commettre la regrettable erreur de passer à côté. Pourtant, il y a fort à parier que vous connaissez au moins l’un de ses membres. Ce supergroupe réunit en effet de nombreuses pointures de la scène rock américaine. On pense notamment à Frank Iero de My Chemical Romance, accompagné d’anciens membres de Yellowcard, Coheed And Cambria ou encore Circa Survive. Ces artistes ont profité de la période COVID pour repartir de (presque) zéro, avec un projet totalement inédit. Résultat : un premier album au nom évocateur, Past Lives (2022). Mais intéressons-nous plutôt au présent, qui nous est offert à l’occasion de ce second disque, nommé mystérieusement Violet

Une vision affirmée et ambitieuse

Pour capter l’attention dès les premiers instants, L.S. Dunes compte un atout majeur dans sa manche : la voix extraordinaire d’Anthony Green. L’ancien chanteur de Circa Survive et Saosin nous saisit dès les premières secondes par son timbre si singulier, rappelant YUNGBLUD ou un certain Gerard Way. Dès les premières notes a cappella de “Like Magick”, sa voix lancinante nous happe, nous poussant à cesser toute autre activité. Nous voici suspendus à sa supplique pendant plusieurs dizaines de secondes, jusqu’à ce qu’un déferlement de guitares lourdes et de percussions millimétrées rejoigne le vocaliste. “Ce que j’aime dans cette chanson, c’est que lorsque tout commence à être introduit, vous ne savez tout simplement pas ce qui va se passer“, résume parfaitement Frank Iero.

Cet équilibre entre tension et douceur est le fil conducteur de l’ensemble. Le titre éponyme, “Violet”, en est l’exemple parfait, oscillant entre passages aériens et accès de rage cathartique. Derrière l’urgence et la sophistication de l’album se dessine un paysage sonore riche et immersif, allant de l’emo au post hardcore.

L.S.D, une alchimie stupéfiante

Comme les membres s’en amusent dans le clip de “Machines”, il serait facile de prendre L.S. Dunes pour un énième projet parallèle décontracté. Mais ce serait surtout totalement erroné. Il ressort en effet de l’écoute une étonnante alchimie, qu’on imaginerait davantage trouver chez des formations avec un long vécu commun. La voix habitée de Green se marie ici à merveille avec les guitares torturées de Frank Iero et Travis Stever. La section rythmique, emmenée par Tim Payne (basse) et Tucker Rule (batterie), insuffle quant à elle une dynamique d’ensemble captivante.

Alors qu’on succombe volontiers à l’énergie punk d’un titre comme “Fatal Deluxe”, la richesse de l’album réside principalement dans ses compositions plus mélodiques, mais toujours infusées de tension. À ce titre, le single “Machines” démarre ainsi comme un morceau des Strokes avant de basculer vers un refrain explosif. Les chœurs hurlés amplifient l’intensité, tandis que les guitares s’entrelacent dans des arrangements sophistiqués.

Des riffs, des riffs, des riffs !

Même dans ses quelques moments un peu brouillons, l’album trouve le moyen de surprendre, au détour d’une accélération ou d’une trouvaille mélodique. Il y a toujours une surprise à aller chercher, que ce soit une boucle accrocheuse (“You Deserve To Be Haunted”) ou une fusion voix-guitare (“I Can See It Now…”).

On ressent à de nombreuses reprises une fibre alternative très 90’s, mais aussi quelques réminiscences de leurs anciennes formations. Les fans de My Chemical Romance écouteront certainement avec nostalgie les morceaux “Forgiveness” et “Holograms”. Ce dernier explore une facette plus directe, dont le lyrisme n’aurait d’ailleurs pas fait tache dans la B.O. de Arcane. À ce titre, si l’on peut aisément qualifier le son du groupe de poignant, le point culminant est atteint sur “Paper Tigers”. Les riffs semblent taillés dans du velours, sublimant un chant absolument irrésistible. Ce morceau est certainement la meilleure porte d’entrée vers le son du groupe.

Porté par une production soignée et une sensibilité à fleur de peau, ce disque insuffle donc un nouveau souffle à la scène emo et post hardcore. Plus qu’une simple addition de talents, L.S. Dunes s’affirme comme une entité unique. Violet n’est pas qu’un coup d’essai : c’est un album coup de cœur, une invitation à l’abandon et à l’introspection.

Informations

Label : Fantasy Records / Concord Records / Universal Music
Date de sortie : 31/01/2025
Site web : lsdunes.com

Notre sélection

  • Paper Tigers
  • Machines
  • Like Magick

Note RUL

 4,5/5

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