Inhaler – Open Wide

Il faut croire qu’ils ne s’arrêtent jamais ! Alors que les Dublinois tournaient encore l’année dernière, ils reviennent avec leur troisième album studio, Open Wide, qui succède à Cuts & Bruises sorti il y a deux ans. Dévoilant de nouveaux singles prometteurs lors de leurs concerts fin 2024, le groupe semble prendre un nouveau tournant.

Un retour qui fait pop

Les quelques singles dévoilés en amont de la sortie du disque laissaient deviner un virage vers une pop plus assumée, et cela se confirme. Pas étonnant quand on sait que le producteur de cet album n’est autre que Kid Harpoon, connu pour son travail avec Harry Styles, Maggie Rogers ou encore Shawn Mendes. On se laisse alors déstabiliser par ce nouveau style adopté par le groupe, mais qui fonctionne plutôt bien sur certains morceaux comme “Your House” ou encore “A Question of You”, qui font d’ailleurs appel à des choristes pour accompagner Elijah au chant et apportent une touche nouvelle bienvenue.

D’autres morceaux tombent, eux, dans une pop un peu quelconque comme “Billy (Yeah Yeah Yeah)” (le titre parle pour lui). “Open Wide” adopte également un ton plus pop, avec un refrain fort et catchy, mais qui aurait mieux fonctionné sans ce bruit de fond rythmique qui n’apporte pas grand-chose à la chanson.

Open Wide reste un album à guitares. Il s’ouvre sur “Eddie In The Darkness”, un morceau mené par une basse enjouée et un refrain aux guitares saturées. On peut aussi noter “X-Ray”, peut-être le titre le plus rock de l’ensemble. Avec ces morceaux le groupe montre aussi qu’il n’a pas totalement abandonné ses racines indie rock, malgré l’influence pop plus marquée sur ce disque.

Mais qui fait aussi flop

Après la première écoute, le constat est sans appel : les morceaux s’enchaînent et aucun ne semble vraiment tirer son épingle du jeu. La production est plutôt soignée mais inégale, avec certains titres privilégiant le mix instrumental à la voix, ce qui peut rendre l’écoute moins agréable et laisse entendre un décalage entre le chant et l’instrumental. Beaucoup de morceaux sont trop longs en répétition et n’apportent pas de variété particulière. On s’ennuie un peu, et il est nécessaire de faire plusieurs écoutes pour commencer à apprécier quelques morceaux. Il faut tout de même souligner la prise de risque du groupe qui sort un peu de sa zone de confort, mais cela ne porte pas ses fruits ici. On peut cependant noter des morceaux comme “Concrete” à la mélodie entêtante ou encore “Little Things” qui clôt l’ensemble sur une note plus dynamique.

On peut donc dire qu’Open Wide est un album qui divise. D’un côté, il montre la volonté d’Inhaler d’explorer de nouveaux horizons musicaux et de ne pas se reposer sur ses lauriers. De l’autre, cette exploration ne convainc pas toujours, avec des morceaux qui peinent à se démarquer et une production inégale. Néanmoins, pour les fans du groupe et les amateurs de pop-rock, cet album mérite une écoute attentive, ne serait-ce que pour apprécier les moments où le groupe parvient à marier ses influences pop et rock avec succès.