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Avant la sortie de son nouvel album Tsunami Sea le 7 mars prochain, le groupe canadien Spiritbox s’arrête dans la capitale à l’Olympia. Accompagné de deux premières parties Stray From The Path et Periphery, cette soirée promet d’être une véritable déferlante de metal.
Stray From The Path
C’est sur un fond avec la tête de Jack Nicholson dans Shining au style pop art d‘Andy Warhol que le groupe New-Yorkais STRAY FROM THE PATH débarque sur la scène de l’Olympia. La salle est déjà pleine et s’avère être connaisseur du groupe. Le backdrop est en lien direct avec la pochette du dernier single “Kubrick Stare”, le chanteur en profite pour lancer un défi au public : battre le record de slam, établi à 126 personnes lors d’un concert à Londres. Malgré un début un peu plus calme côté slam, c’est l’ambiance des sauts et pogos qui domine, notamment lors du titre “Fortune Teller”. En fin de set, Stray From The Path quitte la scène sous les acclamations d’un Olympia conquis.
Periphery
À 20h, PERIPHERY prend le relais. Bien que le chanteur soit encore convalescent, l’énergie de la prestation ne faiblit pas. Malgré quelques soucis techniques, notamment des problèmes avec une cymbale et des guitares basses trop envahissantes, la voix du chanteur reste audible et pousse la foule à se déchaîner. Les interludes électro répétitives suscitent quelques moments de flottement, mais les morceaux entraînants relancent rapidement l’enthousiasme des spectateurs. L’ambiance que crée le groupe déclenche même un circle pit, tandis que les deux guitaristes se permettent un petit saut lors de breaks. Cependant, ce concert de Periphery souffre de quelques imperfections qui nuisent à l’expérience globale. Le groupe semble jongler entre problèmes de son, un chanteur avec une voix à moitié perdue entre les guitares et son scream. Il n’arrête pas d’enlever son oreillette et de la remettre, Malgré cela, le groupe reste généreux sur scène, offrant une performance pleine de passion, bien qu’inégale.
Spiritbox
Enfin, vers 21h15, SPIRITBOX prend possession de la scène avec une entrée spectaculaire. Trois écrans diffusent des images en noir et blanc pendant notamment les nombreuses interludes, et parfois des plans latéraux du groupes, tandis que la batterie de Zev Rosenberg est posée sur une estrade au fond ou le reste du groupe se glissent parfois. La chanteuse Courtney LaPlante, impressionnante de charisme, impose une présence magnétique. Dès les premières notes, elle guide l’audience dans des circle pits d’un simple geste de la main. Le groupe livre une performance époustouflante, alternant entre des morceaux puissants comme “Jaded” où Courtney jongle entre screams et chant cristallin, et des titres plus récents comme “Perfect Soul” ou “The Void” qui enflamment la salle. L’atmosphère est à la danse, aux pogos, et à l’énergie collective. La puissance de la guitare de Mike Stringe et la basse de Josh Gilbert éclipsent parfois la voix de Courtney, mais cela n’empêche pas le public de danser et chanter en chœur des morceaux hissent de leur premier album Eternal Blue (2021) avec son titre éponyme mais aussi “Circle With Me”.
L’ambiance est à la danse aux sauts et aux pogos à l’Olympia, Mike et Josh s’approchent souvent de la fosse pour partager avec eux tandis que Courtney gère impeccablement la discussion et l’enchainement des morceaux. Seuls les interludes un peu longs s’imposent sans grand intérêt tout au long du concert. Courtney précise que le groupe enchaine et ne peut se permettre de trop parler tant le timing est serré et on ne peut l’empêcher de penser que sans ces interludes, on aurait plus d’interaction avec Spiritbox. Heureusement que la setlist est pleine de surprise et laisse place à des moments de pure magie comme avec “The Mara Effect, Pt. 3” tout droit sorti du premier EP Spiritbox sorti en 2017. Le concert atteint son apogée quand le groupe termine en acoustique avec “Constance”, un morceau particulièrement cher à son cœur. Effectivement, le timing était serré, Spiritbox n’a même pas le temps de saluer ou même de sortir de scène que les lumières se rallument et “Nissans Altima” de Doechii résonne dans la salle. Une fin brutale lorsqu’on est encore plongé dans l’émotion.
La soirée à l’Olympia se conclut sur une note mixte. Si Periphery a déçu par des soucis techniques et une prestation inégale, Stray From The Path et Spiritbox, quant à eux, ont assuré un show mémorable, où leur puissance et leur émotion ont transcendé les quelques longueurs. L‘Olympia, une nouvelle fois, a vibré au rythme du metal, et Spiritbox, avec sa capacité à captiver et à surprendre, a marqué les esprits ce soir.