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MICHAEL KIWANUKA @ Zénith (28/02/25)

La grâce touche le Zénith ce soir. Embarqué dans une tournée pour défendre Small Changes, son quatrième album, Michael Kiwanuka se révèle superbe, émouvant et même électrisant. Récit.

La grisaille n’atteint pas le public venu nombreux en début de week-end à La Villette. L’artiste britannique n’était pas passé à Paris depuis 2022. Désormais fort d’un album supplémentaire dans sa besace musicale, on n’attendait plus qu’une date pour le célébrer. Et cette fois-ci, ce n’est plus le légendaire (mais plus petit) Olympia, c’est bien le Zénith qui accueille l’artiste et son groupe.

J Appiah

Mais avant toutes choses, c’est le Londonien J APPIAH qui lance les hostilités, avec quelques minutes de retard tout de même. Immédiatement, la voix cristalline du chanteur (qui rappelle parfois Frank Ocean) nous happe dans son univers. Accompagné de ses trois musiciens tout aussi talentueux, le Britannique passe près d’une demi-heure à envoûter la salle avec ses compositions soul et groovy. Un vrai régal pour les oreilles. 

Le public semble assez bien conquis, même s’il ne répond pas franchement aux sollicitations du chanteur pour l’accompagner sur quelques mélodies. Cela n’a pas freiné son enthousiasme mais on ne peut s’empêcher d’être déçu pour lui. Pas grave, la vie continue et le set aussi, qui se termine de la meilleure des façons avec un final presque cathartique.

Black man under white lights

Lorsque le rideau qui masquait une grande partie de la scène se lève, on prend la mesure du décor mis en place pour ce soir. Tables de chevet, petits bureaux, lampes à abat-jours qui rappellent les salons d’antan… Une de ses choristes vient allumer des encens juste avant le début du show, l’on peut même voir une statuette africaine sur une des tables.  L’ambiance est lounge, cosy, comme si MICHAEL KIWANUKA nous invitait chez lui ou souhaitait faire resurgir des visions de son passé. 

Le décor ainsi posé, le groupe peut entrer sur scène. Trois choristes, un violoniste, une violoncelliste… Batterie, guitare, basse, évidemment sont au rendez-vous. Une distribution XXL pour un show qui, à plus d’un aspect, a tout l’air d’un show intimiste. Le décor, y joue beaucoup, mais le songwriting de Kiwanuka ainsi que les performances surtout. 

D’entrée de jeu l’auditoire est donc plongée dans l’univers du Britannique. Ses morceaux rempli d’âme, sa voix douce et les arrangements percutants. En dehors de ce décor qui se serait déjà suffi à lui-même, l’artiste nous gratifie d’un écran géant. Celui-ci l’affiche parfois en direct pendant le set mais expose surtout des séquences de tranches de vies de personnes. Ce qui vient renforcer cette impression intimiste.

Home again

Côté setlist, c’est évidemment l’album Small Changes qui se taille la part du lion. Et dès l’ouverture avec “The Rest Of Me”, la foule exulte. Spoiler alert : ça ne va pas s’arrêter pendant près d’une heure et trois quarts d’heure. Ainsi donc, le soulman joue la quasi totalité de son nouveau disque (10 chansons sur 11, “Live For Your Love” étonnamment absente). Ces titres ne déplaisent pas au public, bien au contraire, beaucoup connaissent bien les paroles.

Mais ce sont les morceaux plus connus qui recueillent à l’évidence le plus de réactions. “Black Man In A White World”, issu de Love & Hate (2016). Le magnifique “Father’s Child” et son outro émouvante au piano. Ou encore “Cold Little Heart”, joué en ouverture du deuxième (!!!) rappel. Le titre “Hero”, rendu populaire ici en France par la pub pour la GMF est aussi particulièrement salué.

Lors d’un tête-à-tête avec l’auditoire, Michael Kiwanuka rappelle combien le public français l’a bien accueilli à ses débuts et combien il y est attaché. Avant d’entonner (avec les cordes) le morceau éponyme de son premier album, Home Again

Alors que résonnent encore dans les têtes les notes du superbe “Love & Hate”, les lumières du Zénith se rallument, laissant l’audience revenir, un peu subitement, à la réalité. La parenthèse Kiwanuka se referme, et avec elle une douceur que l’on aurait aimé conserver un peu plus longtemps.

Michael Kiwanuka Setlist Le Zénith, Paris, France, Small Changes Tour 2025

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Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?