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Steven Wilson – The Overview

Après avoir navigué près des rivages pop sur trois albums successifs, Steven Wilson revient aux sources pour son huitième album : The Overview. Une épopée d’une quarantaine de minutes tout à fait protéiforme.

L’effet “de vue d’ensemble” (overview effect), c’est ce qui inspire ce huitième disque de Steven Wilson. Un choc cognitif auxquels les astronautes sont confrontés lorsqu’ils voient pour la première fois la Terre depuis l’espace. Un “un état d’émerveillement aux propriétés auto-transcendantes, déclenché par un stimulus visuel particulièrement frappant“. Pour faire simple, voir la Terre depuis l’espace fout les boules. Dans le bon sens du terme.

Plutôt deux fois qu’une

Le contenu de The Overview peut surprendre : deux titres et c’est plié. Mais attention, car les morceaux font respectivement vingt-trois et dix-huit minutes. Au fond, quoi de plus “prog” que des titres dépassant le quart d’heure ?

Et comme d’autres monolithes du genre avant (on pense à “Shine On You Crazy Diamond”), “Objects Outlive Us” et “The Overview” sont divisées en différentes sections. On pourra dire, à juste titre peut-être, que c’est un peu facile d’invoquer le nom de Pink Floyd pour ces comparaisons. Mais force est de constater qu’il y a du vrai là-dedans. Le deuxième mouvement de “Objects Outlive Us”, rappelle tout de suite le son floydien et celui des années 70/80. Le mix, les sonorités de guitare, même la voix de Wilson à certains moments. 

Bien sûr, la patte du cerveau derrière The Porcupine Tree est là et reconnaissable. Certaines sections sont dans la lignée d’albums comme Hand. Cannot. Erase. (2015) ou de l’acclamé The Raven That Refused To Sing (And Other Stories) (2013). Les mélodies de guitare ou de piano ne laissent aucun doute possible. Cela fait même plaisir de retrouver ces références (ou plutôt le style “Wilsonnien“) dans ce nouveau disque là où les trois précédents en manquaient un peu.

Space opéra

Impossible de ne pas voir The Overview comme un voyage. Une odyssée à travers l’espace peut-être ? Le Britannique joue ici avec toute une palette de couleurs et de styles à sa disposition. L’on passe de l’introduction éthérée de “Objects Outlive Us” à des sections alt rock. Parfois, des touches électro pointent le bout de leur nez, de même que des parties que l’on pourrait facilement associer à la mouvance post rock. Sans parler de ce riff bien gras qui tombe en plein milieu du premier morceau comme un coup de semonce, ou cette conclusion onirique de “The Overview” portée par un saxophone qui semble dériver seul au milieu du vide. Fluidité de styles. C’est là toute l’essence du rock progressif, au final.

Le problème qui peut se poser est que, justement, le tout semble parfois un peu décousu. Les sections se suivent avec de belles transitions, mais, à part quelques motifs semé ça ou là, Wilson ne se répète pas souvent. Ce qui peut donner à l’album l’air de trop en faire.

Steven Wilson signe avec The Overview un retour en bonne et due forme. Pas que les précédents albums n’avaient rien à en retirer. Force est de constater, cependant, que c’est bien dans le genre qui l’a rendu célèbre que le musicien brille le plus.

Informations

Label : Fiction Records / Universal Music / Virgin Records
Date de sortie : 14/03/2025
Site web : stevenwilsonhq.com

Notre sélection

  • Objects Outlive Us
  • The Overview

Note RUL

 3,5/5

Ecouter l’album

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Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?