Le Cabaret Sauvage accueille ce soir un plateau de haute volée avec notamment Amorphis et Soilwork !
Avec quatre groupes à l’affiche, la bataille des horaires est de mise. Et cela n’a clairement pas manqué ! Les Allemands de NAILED TO OBSCURITY démarrent avec vingt minutes d’avance… Le remplissage de la salle, à même pas 18h, est respectable. Malheureusement pour le quintette, un soucis technique -à vouloir lancer des samples forcément- perturbe fortement la dynamique de sa prestation. Il n’empêche que musicalement, l’association melodic death/doom est intéressante. Le jeu sur les ambiances et les teintes musicales est intéressant.
CAP A L’EST !
A en juger l’excitation des premiers rangs et les T-shirts estampillés de leur nom, les Ukrainiens sont attendus dans la capitale. JINJER, qui est clairement l’ovni de cette affiche, a pourtant attiré une partie de sa fan base locale. Le quatuor, mené par Tatiana Shmailyuk (chant), réveille littéralement les fauves du Cabaret Sauvage. Son groove metal fait mouche d’emblée. Alors que le quatrième album du combo arrive prochainement, c’est son dernier EP “Micro” et le troisième opus “King Of Everything” (2016) qui contentent les fans parisiens.
L’intensité est tout autre comparé au premier groupe. Le temps de jeu, lui, l’est également. Disposer de quasi trois-quart d’heure pour une première partie, c’est un luxe de nos jours ! Le duo Eugene Abdiukhanov (basse) / Roman Ibramkhalilov (guitare) fait des émules alors que le dernier arrivé Vladislav Ulasevich (batterie) suit tranquillement la cadence. Tatiana anime parfaitement les débats. Tant en clean qu’en saturé, ses lignes sortent sans difficulté. La frontwoman affiche d’ailleurs un large sourire, preuve que Paris sait recevoir. Malgré un son parfois brouillon, que ce soit sur et en dehors de la scène, Jinjer remplit sa mission avec succès.
DIRECTION HELSINGBORG
Paris va entrer dans la vif du sujet avec SOILWORK. Cette tournée en co-tête d’affiche permet au public d’en profiter pleinement avec les deux groupes à venir. Le tout débute avec la bande à Björn “Speed” Strid et son death mélodique des plus réussis. Avec un nouvel album dans la besace, “Verkligheten” (2019) de son doux nom, sa promotion est au centre des débats. Exit l’ambiance dansante du Petit Bain avec The Night Flight Orchestra, logique, Björn et ses comparses enchaînent titre sur titre sans répit. De “Full Moon Shoals” à “Death In General”, “The Phantom” en passant par “The Living Infinite II”, la revue discographique est large. Le lightshow et le son sont eux également au rendez-vous.
Les membres du groupe se démènent à l’image de notre Frenchie national Sylvain Coudret (guitare), épaulé par le redoutable Simon Johansson (guitare) qui remplace David Andersson sur cette tournée, la tâche n’est pas si simple ! Avec onze albums au compteur, et malgré les nouveaux sonores que proposent son nouvel opus, Soilwork maintient la cadence et propose un show cohérent. L’évolution n’est pas si palpable et l’audience semble en phase avec les nouveautés. “Witan” et “Stålfågel” concluent, sur un note fraîche donc. Maîtrisé de A à Z, les Suédois sortent sous l’acclamation du Cabaret Sauvage.
Le KALEVALA AU CENTRE DES DEBATS
L’heure d’AMORPHIS est venue. Paru au mois de mai 2018, le treizième effort studio de la formation, “Queen Of Time”, habille le fond de scène. L’univers musical du groupe est bien différent de Soilwork. Il serait facile de les qualifier de death metal mélodique mais la subtilité et les mélodies sont, ici, tout autre. En effet, le jeu mélodique entre les guitares et les changements de voix de Toumi Jousten (chant) sont une marque de fabrique. L’entrée sur “The Bee” est d’ailleurs révélatrice.
“Sky Is Mine”, “Message In The Amber”, “Silver Bride”, “Heart Of The Giant”, difficile de faire le tri ! Le travail mélodique de Esa Holopainen (guitare) est dantesque. Les influences orientales et folk sont de toute évidence une part essentielle d’Amorphis. Les éléments progressifs de sa musique apportent eux aussi un grain particulier au rendu final. Néanmoins, comparé à Soilwork, le son est bien plus étouffé et la paire guitare/batterie sature souvent. Bien heureusement, cela n’a aucune conséquence quant à l’ambiance et l’énergie que dégage les Finlandais et surtout l’assemblée. Comme tout au long de la soirée, les fans répondent présents de très belle manière.
Le final sur “House Of Sleep” sonne le glas et le marathon initié vers 18h prend fin. Si Jinjer continue son ascension, à la vue du public, c’est surtout Soilwork qui mérite les félicitations du jury ce soir. Son intensité a pris le pas sur celle d’Amorphis.