Comme tous les ans depuis 2017, la version française du festival créé par Perry Farrell est de retour à l’Hippodrome ParisLongchamp pour sa troisième édition. Le Lollapalooza Paris promet de ravir tous les amateurs de musique, du fan de rock à celui de rap, en passant par les inconditionnels de musique un peu plus mainstream. RockUrLife y était et vous raconte !
GUS DAPPERTON (Main Stage 1) – Le Lollapalooza Paris s’éveille tout en douceur avec l’artiste américain. Il y a beau ne pas y avoir beaucoup de monde devant la Main Stage 1 pour applaudir le jeune homme et ses trois musiciens, l’accueil reste malgré tout chaleureux.
Son univers très indie pop contraste avec les têtes d’affiche attendues pour cette première journée, mais nous permet d’avoir droit à une brève parenthèse bien agréable. Le tout en découvrant quelques titres de son premier album studio, “Where Polly People Go To Read”. Un bon moment en perspective, mais définitivement pas le set le plus marquant du festival.
KRISTINA BAZAN (Alternative Stage) – Kristina Bazan, mannequin et influenceuse d’origine biélorusse, ayant récemment ajouté le chant à son arc, livre une performance pendant la demi heure qui lui est dédiée dans une ambiance à la “Woodstock”, comme elle le dit elle-même.
Aux côtés d’un groupe de quatre musiciens, plutôt discrets, la ténébreuse brune, en débardeur blanc et pantalon à carreaux noir et blanc, hypnotise les quelques curieux massés devant l’Alternative Stage. Non seulement par ses yeux azur, mais surtout par les compositions issues de sa petite discographie dont des morceaux de l’EP “EPHV1” (2018) et ses singles “VR” ou encore “Clockwork”.
En plus de ses propres chansons, on retient une reprise électrique du “One Way Or Another” de Blondie plutôt bien exécutée qui réveillera les spectateurs. Ces derniers ont également droit à un nouveau titre, “Pepper Boy”, sorte de ballade mélancolique à la Lana Del Rey.
Kristina Bazan, telle une apparition mystique, s’évapore aussi vite qu’elle est arrivée, non pas avant d’envoyer des baisers à l’éparse auditoire, laissant ses musiciens terminer le dernier morceau en instrumental.
L.E.J (Main Stage 1) – C’est sous un soleil de plomb que le trio français fait son entrée sur scène, devant une foule déjà bien conséquente. Et quoi de mieux pour commencer le concert qu’un morceau extrait du dernier album, “Poupées Russes” (2018) ? Bien que peu de monde connaisse le titre sur le bout des doigts, les trois jeunes femmes savent comment captiver leur public avec leur reprise du célèbre “Can’t Hold Us” de Macklemore. Elles proposent ainsi de nombreux covers et medley qui leur ont permis d’être découvertes sur leurs réseaux sociaux il y a quelques années déjà.
De “Lean On” de Major Lazer & DJ Snake, en passant par “Bitch Better Have My Money” de Rihanna, sans oublier le fameux “Uptown Funk” de Bruno Mars, l’audience est réceptive et s’en donne à coeur joie pour les accompagner. Un vrai bon moment, plein de bonne humeur, durant lequel les musiciennes font découvrir des extraits exclusifs de leur prochain album. À suivre de très près, donc !
METRIC (Main Stage 2) – C’est avec un petit peu de retard et sous quelques gouttes de pluie que le quatuor tout droit venu du Canada fait son entrée. De passage dans la capitale la veille, pour une date à La Maroquinerie, la formation semble ravie de cette deuxième rencontre avec son public français. Il faut dire que ses sonorités assez particulières, à la fois accrocheuses et tout droit sorties des années 80, séduisent une bonne partie de l’auditoire, qui, malgré le temps assez maussade, reste pour profiter du set.
Le groupe, mené par Emily Haines, propose un show entraînant, avec, entre autres, “Breathing Underwater” qui est repris par la foule, ou bien “Now Or Never Now” tiré du dernier album “Art Of Doubt” (2018). Assez méconnus en France, les Canadiens réussissent à conquérir leurs spectateurs… Et nous également !
KODALINE (Main Stage 1) – La pluie s’invite au Lollapalooza Paris pour le set des Irlandais de Kodaline. Mais cela n’empêche pas les (nombreux) curieux de s’amasser devant la Main Stage 1, probablement attirés par les morceaux terriblement accrocheurs du quatuor. Il faut dire qu’il commence fort avec “Follow Your Fire” dont le refrain a le don de faire bouger l’assemblée, pour continuer tout aussi fort avec “Brand New Day” et “Ready”.
La scénographie a beau être des plus simples, le talent et les morceaux entraînants de la formation font leur petit effet. L’un des meilleurs moments du set ? La présentation de “Raging”, le titre sur lequel les musiciens ont collaboré avec Kygo et qui semble être bien connu par l’assistance. Tout comme les incontournables “All I Want” et “High Hopes” qui clôturent le concert à la perfection. Quel plaisir, en tout cas, de retrouver la formation rock dans la capitale !
SKIP THE USE (Alternative Stage) – Mat Bastard & Co et le public, c’est une belle histoire d’amour qui dure depuis 2008. La foule est évidemment au rendez-vous pour la première prestation dans la capitale depuis la reformation de STU en 2018. C’est aussi la première fois au Lollapalooza Paris. Après une intro électro, le désormais quatuor fait décoller la foule dès le premier morceau, “People In The Shadow” !
A partir de là, le set devient un joyeux bordel de la première jusqu’à la dernière seconde. Notamment grâce à l’inépuisable frontman qu’est Mat Bastard ! Ce dernier, qui se retrouve très vite torse nu comme à son habitude, s’amuse à faire participer le public d’une main de maître. Ainsi, il le fait déplacer dans tous les sens sur “Give Me Your Life”, il le coupe en deux ou même le fait asseoir puis sauter le plus haut possible pour le “concours du saut le plus haut de France”. Un concert de Skip The Use c’est physique, une vraie séance de cardio !
Comme toujours, entre deux morceaux, le groupe, prônant un message d’unité et de tolérance, n’hésite pas à conspuer l’extrême droite notamment sa leader à qui il dédie une chanson sur laquelle il demande à l’assemblée de lever son majeur sur le refrain. Aussitôt demandé, aussitôt fait !
Côté setlist, rien de nouveau à l’exception des deux titres déjà connus du nouvel album “Past & Future” à paraître en fin d’année, “Forever More” et le nouveau single “Damn Cool”. A noter l’interprétation particulièrement touchante de “The Stories Of Gods & Men” ici, à Paris, en hommage à un copain tombé au Bataclan. Espérons entendre davantage de nouvelles compositions le 21 novembre à l’Elysée Montmartre pour le retour de Skip The Use à Paris, concert en salle annoncé en avant-première au Lollapalooza Paris !
Skip The Use ne faillit pas à sa réputation scénique et offre un moment aussi énergique qu’engagé et fédérateur, qui fait du bien ! En plus de lancer les premiers slams du Lollapalooza Paris, le groupe réussit même à arrêter la pluie !
Seul bémol : suite à l’interprétation du hit “Ghost” qui réveille les fans de la première heure, il est dommage de voir les festivaliers s’en aller une fois ledit titre terminé. D’autant que le set se finit en apothéose sur le non moins mythique “Bastard Song” pour “finir comme des connards”, dixit Mat Bastard et son franc parler si caractéristique ! Les absents ont toujours tort. Assurément LE moment le plus rock n’roll de ce samedi !
JAIN (Main Stage 2) – Une véritable tornade bleue prend possession de la Main Stage 2, pour son dernier festival sur Paris. Et une chose est sûre : Jain apporte son énergie et ses plus gros tubes avec elle pour donner un show digne de ce nom à son public.
Entre “Alright” que tout le monde reprend en choeur et la très espiègle “Inspecta” qui reprend la mélodie du dessin animé de notre enfance, “Inspecteur Gadget”, l’artiste a le temps d’échanger avec son audience, qui est belle et bien au rendez-vous. Et quoi de mieux que la très connue “Makeba” pour clôturer ce moment de bonne humeur à l’état brut ?
TASH SULTANA (Alternative Stage) – C’est l’un des sets les plus attendus du festival qui débute sur du Bob Marley; quoi de mieux pour ambiancer les nombreuses personnes amassées pour assister au concert ? La scénographie a beau être simplissime, et la musicienne pieds-nus sur scène, c’est un show étonnant qu’elle nous propose.
L’Australienne est seule et entourée d’instruments qu’elle manie à la perfection; de la guitare à la trompette, en passant par le chant et le beatbox. Pas besoin d’artifice, son talent et sa voix si particulière occupent tout l’espace. C’est, sans la moindre hésitation, l’une des belles découvertes du festival, et l’un des concerts les plus marquants de la journée !
IAM (Main Stage 1) – Dans un autre style musical mais tout aussi engagé que Skip The Use, le trio marseillais emmené par Akhenaton, vétéran du rap français, débarque sur la scène principale du festival et débute le set fissa avec “L’Ecole Du Micro D’Argent”.
Pas le temps de niaiser, IAM n’a qu’une heure de jeu et enchaîne donc ses titres parmi lesquels “Nés Sous La Bonne Etoile”, en passant par le célèbre “Je Danse Le Mia”, sans oublier “Demain C’est Loin” qui clôture le set emprunt d’une nostalgie 90’s.
ORELSAN (Main Stage 2) – Son nom est présent sur toutes les lèvres, tout au long de cette première journée. C’est probablement l’un des artistes les plus attendus de cette troisième édition et pour cause : qu’on aime ou qu’on n’aime pas, le jeune homme est bourré de talent.
Et il sait surtout mettre l’ambiance et interagir avec son auditoire. Il propose une setlist parfaitement équilibrée, entre ses anciens titres – qui restent de grands classiques – et ses petits derniers. À l’aise sur scène, face à des festivaliers plus que réceptifs, Orelsan enchaîne les morceaux qui abordent des thèmes divers et variés, avec toujours une pointe d’autodérision et de provocation qui le caractérise bien.
PERRY FARRELL’S KIND HEAVEN ORCHESTRA (Alternative Stage) – Perry Farrell aka le moment malaise du Lollapalooza Paris 2019. Si le gus est connu pour être le frontman de Jane’s Addiction, il faut savoir qu’il est également le fondateur du Lollapalooza. Sauf que cela ne fait pas tout. Le hic ? Avoir son set programmé à quelques minutes de LA tête d’affiche de cette première journée : Twenty One Pilots.
Résultat : le chanteur américain, accompagné de douze musiciens dont sa femme Etty, du Kind Heaven Orchestra, joue devant très peu d’audience. Quelle tristesse. Malgré un manque flagrant de public, Perry Farrell, soutenu par un écran géant en guise de fond de scène diffusant des images surréalistes, une scénographie herbale et un somptueux lightshow, offre une bonne prestation de son nouvel album solo “Pirate Punk Politician”. Une performance et mise en scène dignes d’une comédie musicale de Broadway ou d’un spectacle de cabaret. Et en mode BCGC s’il vous plait, la troupe étant en costume et robe de soirée pour le plaisir des yeux.
Bref, un set limite gênant de voir si peu de monde devant le concert de Mr Lollapalooza himself. Mais qu’importe, Perry semble s’amuser et ce avec une certaine nonchalance. Au final, c’est tout ce qui compte !
TWENTY ONE PILOTS (Main Stage 1) – Le duo, que l’on ne présente plus, est la tête d’affiche de ce samedi. Et c’est sous une pluie battante que les premières notes de “Jumpsuit”, issu du dernier album “Trench” (2018), se font entendre. Toujours très minutieux quant à la scénographie qu’ils proposent lors de leurs concerts, cette date au Lollapalooza Paris ne fait pas exception. C’est donc devant une voiture en feu sur scène que Tyler Joseph et Josh Dun font leur entrée, bien décidés à ne pas se laisser décourager par la météo capricieuse.
Comme à leur habitude, ils proposent un show à l’américaine devant un public très, très nombreux, malgré le temps qu’il fait. Entre “Heathens” et “Lane Boy”, en passant par “Ride” ou “Stressed Out”, l’Hippodrome ParisLongchamp a droit à un véritable best of des morceaux les plus connus, qui sont donc repris par les spectateurs, sous les encouragements du frontman.
L’une des spécificités d’un concert de Twenty One Pilots, c’est l’interactivité. Ainsi, après avoir remercié et applaudi les équipes de sécurité du festival, Tyler Joseph n’hésite pas à les faire monter sur scène afin d’improviser une chorégraphie à leurs côtés, qu’il fait d’ailleurs imiter par le public. De quoi oublier la pluie, la fraîcheur qui fait son arrivée et la nuit qui commence à tomber.
Mais Josh Dun n’est pas mis de côté pour autant. Entre des concours de batterie avec son double sur écran géant, et des petits passages dans la foule comme il en a l’habitude, le batteur est chaleureusement acclamé tout au long de la soirée.
Quand les premières notes de “Trees” résonnent dans l’Hippodrome, nous regrettons un peu que le set touche à sa fin. On aurait adoré un ou deux titres supplémentaires !
Une fois le set du headliner terminé, alors qu’une bonne partie des fans de Twenty One Pilots quitte l’Hippodrome ParisLongchamp, les festivaliers les plus courageux terminent la soirée en compagnie du DJ néerlandais, prodige de vingt-trois ans, MARTIN GARRIX et son incroyable set sonore et visuel !
Cette troisième édition du Lollapalooza Paris commence en force, malgré une météo capricieuse. Au niveau de l’organisation, pas de couacs majeurs pour ce premier jour; si ce n’est peut-être le manque d’endroits ombragés pour s’abriter. Les rares endroits protégés sont pris d’assaut par des festivaliers voulant éviter le coup de chaleur.