Sergio Lorenzo Pizzorno aka THE S.L.P. a profité de l’année sabbatique de Kasabian après la sortie du sixième album “For Crying Out Loud” (2017) pour travailler en secret sur son premier disque solo.
Une émancipation solitaire et récréative
“THE S.L.P.”, en référence à ses initiales, a été enregistré à son domicile en six mois. Cette rapidité d’exécution est, en partie, dû au fait de travailler seul et secrètement. En effet, le privilège de l’anonymat et l’absence d’attentes a été “libérateur” d’après les propos de Sergio Pizzorno. La démarche créative, plus directe et libre, lui a permis de s’affranchir de certaines réflexions, considérations et processus présents sur les œuvres de Kasabian.
L’aspect ludique est au cœur de “THE S.L.P.” : pour son créateur, “il ne faut jamais cesser de s’amuser”. Cette idée est également transmise à travers la pochette du disque, qui représente Sergio Pizzorno comme un enfant qui aurait joué avec le maquillage de sa mère.
Une inspiration venue des comics et du cinéma
L’idée d’un album solo n’est pas nouvelle dans l’esprit du guitariste. Le concept central avait même été trouvé grâce à trois morceaux composés en amont. Ces titres nommés “Meanwhile…” sont des interludes qui s’apparentent aux “pendant ce temps” présents dans les bandes dessinées américaines. Ils montrent ce qui se passe en parallèle de l’action principale, et permettent ainsi de donner une structure à l’ensemble. Sergio Pizzorno a ensuite compléter sa réalisation grâce à des inspirations diverses et variées. Ainsi, il fait voyager l’auditeur au travers d’un univers qui se veut cinématographique, illustré par différentes histoires et ambiances tel que les westerns, les thrillers et l’horreur.
Des titres éclectiques
Ce tourbillon créatif est à la fois intriguant et déroutant. Des chansons en grande partie instrumentales telles que “Meanwhile… In Genova” et “Meanwhile… In The Silent Nowhere” peuvent évoquer une bande originale de Ennio Morricone ou encore The Last Shadow Puppets. A l’inverse, “Lockdown” introduit un rock sombre à l’aide de son riff de guitare qui rappelle celui de “Too Late To Say Goodbye” de Cage The Elephant. “((trance))”, “Nobody Else” et “The Youngest Gary” mettent en avant des sonorités et des rythmiques électroniques proches de l’univers de Gorillaz. L’introduction de “Favourites” évoque forcément Kasabian mais la participation de Little Simz accentue les tonalités hip hop. Cette diversité montre la volonté de THE S.L.P. de faire de son projet un espace de collaboration aux multiples possibilités.
Un résultat mitigé
Au travers de ces onze compositions, on ressent la volonté, louable, de l’artiste de s’essayer à de nouveaux instruments et à de nouvelles sonorités. Néanmoins, les guitares sont trop peu présentes, les beats sont souvent répétitifs et n’arrivent pas à remplacer l’apport d’une batterie. Certains morceaux sont totalement oubliables à l’image de “Kvng Fv” et “Soldiers 00018”.
Malgré quelques fulgurances, il est donc difficile de se satisfaire de “THE S.L.P.” dans sa globalité tellement le résultat est hétérogène. Cette parenthèse musicale à tout de même le mérite de nous faire patienter et de nous divertir en attendant le prochain album de Kasabian dont l’écriture a déjà débuté.
Informations
Label : Sony Music / Columbia
Date de sortie : 30/08/2019
Site web : www.the-slp.com
Notre sélection
- Meanwhile… In Genova
- Lockdown
- ((trance))
Note RUL
3/5
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1 Commentaire
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THE S.L.P – TLSP …. Coïncidence ?
Article très intéressant, merci !!