Revoilà enfin Iggy Pop ! Trois ans après “Post Pop Depression“, le dix-huitième album est arrivé. Et cette fois, il se détache de ce à quoi l’artiste nous avait habitués. Plus calme, plus planant et flirtant avec l’ambiant jazz, “Free” est un album plus profond, travaillé à plusieurs mains qui nous dévoile une nouvelle esthétique.
Les nouvelles facettes d’Iggy Pop
Comme à son habitude, il a su s’entourer pour cette sortie. A ses côtés Thomas Leron, trompettiste américain qui a collaboré avec, entre autres, Lauryn Hill. Avec eux, Sarah Lipstate, compositrice et productrice audiovisuelle à l’origine du projet de guitare électrique Noveller. Une belle équipe, qui donne naissance à un projet loin des terres de “The Passenger”.
Le disque débute sur quelques titres planants, mettant en avant la guitare et une ambiance jazz. “Sonali”, probablement le plus joli de cet ensemble, rêveur, frise l’ambiant. Oubliez les gros riffs de guitares à la Stooges pour un moment, ce début d’album s’écoute plutôt sur la route en pleine nuit. Si le morceau mis en avant, “James Bond”, conserve une rythmique soutenue à coups de basse et de guitare, ne vous fourvoyez pas. “Free” vous réserve d’autres belles surprises, proches des influences de David Bowie, grand ami d’Iggy Pop.
Un retour aux sources
Pas d’inquiétude toutefois, l’Iguane nous rappelle bien d’où il vient avec une phase un peu plus rock. On notera la provocation qu’on lui connait bien dans “Dirty Sanchez”, rythmée et aux paroles criées.
Le tout avant de renouer avec les sons planants et la voix caverneuse d’un Iggy Pop très bien mise en avant avec des sonorités douces. Les musiciens alternent entre guitares et trompettes, promenant l’auditeur. Les paroles sont chantées avec précision et lenteur, notamment pendant la ballade “Page”, qui ramène à une forme d’humilité qui se retrouve au fil des compositions : “We’re only human”.
Autre surprise : la fin de ce “Free”, elle, est complètement parlée. A commencer par “We Are The People”, un texte de Lou Reed, écrit il y a bien cinquante ans, énoncé par Iggy Pop, sur fond de trompette. Des mots qui résonnent aujourd’hui dans le contexte politique des Etats-Unis : “We are the people without a country, a voice, or a mirror”. Le second, texte du poète Dylan Thomas, est beaucoup plus sombre, posant ses pensées face à la mort. Un titre auquel “The Dawn”, qui conclut le disque, semble faire suite cette fois écrit par Iggy Pop. Sachez que sur cet album, l’artiste aura écrit deux titres sur les dix. S’ouvrir à un nouveau genre oui, mais guidé par les meilleurs.
La liberté à tout prix
Avec un peu de recul, les premiers mots de l’album “I wanna be free” posent la tonalité. Un ensemble plus calme et sombre que l’image de l’Iguane qui se trémousse. On a la sensation d’avoir passé une nuit avec Iggy. L’album est saisissant et nous plonge dans une toute nouvelle esthétique, une réelle immersion dans ses rêves et sa quête de liberté. Mais avant tout, “Free” nous fait profiter d’une voix grave et rugueuse qui, avouons-le, nous avait manqué. Iggy Pop est bien de retour et sait toujours surprendre !
Informations
Label : Caroline
Date de sortie : 06/09/2019
Site web : iggypop.com
Notre sélection
- Sonali
- James Bond
- We Are The People
Note RUL
4,5/5