Après l’Olympia et des prestations sacrément honteuses au Hellfest, les quatre sous-doués venus de l’Ouest investissent le Zénith de Paris. On marche clairement sur la tête avec Ultra Vomit. C’est surtout ultra n’importe quoi !
Tagada, tagada, mais qui voilà ?
Rage Tour fait son Zénith de Paris. Outre les quatre hurluberlus qui composent la tête d’affiche, deux autres groupes complètent ce plateau cent pour cent français. Le premier à s’élancer est TAGADA JONES. Les Bretons servent leur bon vieux punk n’roll bien énervé. Le quatuor axe sa performance principalement autour de son dernier album en date “La Peste Et Le Choléra” (2017).
Les thématiques engagées trouvent écho dans un Zénith plutôt rempli et fort réactif. De “Envers Et Contre Tous” à “La Peste Et Le Choléra”, les hommages à Charlie Hebdo “Je Suis Démocratie” ou aux attentats du 13 novembre “Vendredi 13”, les émotions sont diverses mais cette force est toujours aussi présente et vivante; la preuve avec ce pit déchaîné ! “Mort Aux Cons” met fin à une belle et puissante prestation, aidée par un son irréprochable ! A noter aussi le guest de Kemar (No One Is Innocent), qui ne peut attendre son tour pour enflammer Paris. Toujours dans la joie et la bonne humeur, bien évidemment !
No justice for all
Changement : de groupe, de musique, d’ambiance, d’individus mais on garde le même public. NO ONE IS INNOCENT plaide coupable. Coupable de vouloir participer à la fête et d’y jouer sa musique. Le tribunal populaire valide et accueille le quintette sous de vives acclamations. Cette seconde prestation est un peu plus obscure que la première. Le lightshow en témoigne et les animations sur l’écran géant confirment.
Kemar anime les débats avec force et détermination pendant que ses comparses envoient la sauce à coup de riff ou de beats. “Silencio”, “Ali (King Of The Ring)”, “La Peau”, nouveautés et classiques se mêlent et trouvent preneurs. La foule est conquise et répond positivement et énergiquement. “Chile” est plus que d’actualité, la situation étant tendue en Amérique du Sud, comme quoi. Mais avant le final, surprise avec Fred Duquesne (Mass Hysteria) qui les rejoint pour “Charlie”. Enfin, “What The F**k” conclue avec Niko de Tagada Jones, qui rend la pareille, pour un final bien chaud.
Introduction
Nul, nul… nul n’aurait pu prédire que ULTRA VOMIT, à l’origine de “Kebabized At Birth” (2001), allait mettre les pieds au Hellfest, au Zénith de Nantes et ce soir au Zénith de Paris ! Franchement, c’est n’importe quoi non ? Tellement incroyable que plusieurs milliers de fans font le déplacement des sept coins de l’Hexagone.
Fetus (chant/guitare), vêtu de son maillot du FC Nantes sponsorisé Hellfest, est fier. Fier d’avoir battu le Paris FC 8-0 en Coupe De La Ligue. Ceci dit, on s’en foot. (ndlr : jeu de mot drôle). Les quatre “musiciens” ou plutôt amuseurs de foule, entrent de manière triomphale sur scène. Le public lève ses doigts de metal et gueulent comme des truies de metal. Ambiance.
Développement
Véritable succès dans les cours d’école, “Panzer Surprise !” (2017) date un peu maintenant. Plus de deux ans à jouer les mêmes morceaux, n’est-il pas un peu moyen ? Quoiqu’il en soit, Paris ne manquera pas l’occasion de festoyer comme il se doit. Le subtile -tout aussi subtile qu’une portion de beurre dans le cadre d’une recette de Maïté- mélange entre “Objectifs : Thunes” (2008) et la dernière galette, marche du tonnerre. Ils y parlent éducation (“Les Bonnes Manières”), amour (“Je Ne T’Es Jamait Autans Aimer”), nourriture (“Takoyaki”, “Boulangerie Pâtisserie”), des sujets du quotidien tout simplement.
Manard, Flockos et le bassiste assurent respectivement des parties de jeux incroyables, surtout celles entre les morceaux où aucun son ne sort de leurs amplis, pur plaisir, quelle maîtrise ! Côté son justement, la guitare, c’est pas mal là. Mais la basse c’est mieux là. La batterie c’est pas mal là aussi (non en vrai le kick est parfois trop élevé, les rumeurs font état d’un problème d’égo). Enfin les voix… les voix ? Ah parce qu’ils chantent en plus ? Zut de flûte.
Du calme, c’est presque -enfin- fini
Les moments marquants sont évidemment l’apparition du Messi, footballeur hors pair, l’hommage émouvant à Jack Chirac -maître inégalé en matière de swag-, l’homme canard qui nous fait état de sa collection délirante et enfin, enfin non, pas enfin vu qu’il est arrivé relativement tôt, le wall of chiasse sur “Pipi Vs Caca”. Une bataille sanguinaire qui voit des générations entières se déchirer.
Vous l’aurez compris, c’était rigolo. “Kammthaar”, “Quand J’Etais Petit” et “Evier Metal” mettent un point final à une belle soirée. Une réussite qui n’aurait pas eu lieu sans les équipes techniques, saluées par les trois groupes et congratulées par le public. Pari audacieux, pari réussi, pari libéré !