Chroniques

Dimmu Borgir – Abrahadabra

Dans la famille black metal, je voudrais les cousins norvégiens de Dimmu Borgir. En effet, les pointes du metal extrême nous reviennent avec ce nouvel effort, “Abrahadabra”, et une chose est sure, c’est que cet album a le mérite de nous surprendre, espérant faire oublier les grosses déceptions que furent “In Sorte Diaboli” et “Death Cult Armageddon”, deux disques franchement mauvais…

Et pourtant, ce n’était pas facile de faire face à deux départs de taille, à savoir celui de Vortex (bassiste et chanteur mythique) et puis surtout Mustis (claviériste et principal compositeur du groupe). Mais qu’à cela ne tienne, ils ont été fortement épaulés par le polonais Daray (ex-Vader tout de même) et aussi par deux orchestres symphoniques, celle de la Norwegian Raio Orchestra et de la Schola Cantorum Choir pour enregistrer les parties orchestrales si chères au black metal local. Ceci étant dit, cette galette composée de 10 titres commence, une fois n’est pas coutume, par un instrumental “Xibir”, librement inspirés par des psaumes sataniques d’Anton LaVey, et qui donne une belle entrée en matière pour un “Born Treacherous” sacrément bourrin. Il y a aussi d’autres titres qui ravirons les fans de Dimmu comme ce “Ritualist” tout en grandiloquence ou encore “A Jewel Traced Through Coal”, qui est à mon humble avis le meilleur titre de cet album. Les padawans pourront toujours se contenter de “Renewal” qui n’est pas à jeter ou alors de “The Demiurge Molecule” (bien qu’il soit un tantinet mollasson pour figurer sur une setlist de concert, mais qui a des chances de se trouver un jour sur une compil de “MTV Headbanger’s Ball”). Sinon, il y a aussi “Endings And Continuations” qui clot plutôt bien ce neuvième opus sans donner dans l’indigeste. Cependant, certains titres laisseront les fans et les metalheads aguerris aux oreilles sensibles un peu sceptiques, à commencer par le single “Gateways”. Alors, de deux choses l’une, cette chanson n’est manifestement PAS un single digne de Dimmu Borgir (à la rigueur des anglais de Cradle Of Filth), ne serait-ce pour la stridente voire pénible voix féminine qui y figure (n’est pas Jezabel Deva qui veut!); et de deux, ce single prouve aussi que le trio est résolu à se démarquer de ses petits camarades en gardant cet esprit metal symphonique alors que la tendance musicale en général – tous style de métal confondus – est au retour aux sources. D’un autre côté, ce n’est pas plus mal…

Pour résumer, ce “Abrahadabra” est un bon album de metal symphonique “mainstream”, qui rassurera les déçus des dernières galettes (disons, ceux sortis depuis 2004) tout en gardant sous le coude les gros amateur de riffs impieux et de grandiloquence métallistique made in Norway. Une bonne surprise dans l’ensemble – 7 bons titres sur 10, on peut considérer ça comme un bon crû – qui sent certes, le disque du come-back à moins que ce soit l’album du pardon mais quoi qu’il en soit, ça reste un bon CD de Dimmu.

Informations

Label : Nuclear Blast
Date de sortie : 27/09/2010
Site web : site.dimmu-borgir.com

Notre sélection

  • Born Treacherous
  • Ritualist
  • A Jewel Traced Through Coal

Note RUL

3/5

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife