Gravity – Syndrome

Jeune groupe montpelliérain formé en 2009, Gravity se nourrit de diverses influences afin de nous servir un cocktail survitaminé mélangeant metalcore, deathmélo, black métal avec une pincée de heavy. Fort d’un chant féminin dans la langue de Molière, cette formation permet de nous assurer que le metal frenchy a toujours sa place et son public.

A l’écoute de ce “Syndrome”, l’intro électronique nous prévient qu’une explosion va venir flatter nos tympans. Pari réussi, le morceau “Evasion” retourne nos sens tellement la complexité et la fluidité du titre nous frappe. On y trouve de tout, les plans s’enchainent sans la moindre hésitation, la chanteuse Émilie nous entraine dans ses envolées lyriques comme gutturées. Le quintette poursuit son voyage vers “Violences”, toujours plus vite et toujours plus fort. Pas le temps de perdre haleine. Puis “Souffrance” commence avec son début rappelant sans aucun doute la fameuse “Intro: Dr Volodim Tank” de feu Pleymo sur “Medecine Cake”. S’en suivent des cris malsains, tout droit sortis d’un film de James Wan (SAW). On s’attend au pire, la base rythmique met un terme à ces angoisses, le tempo ralenti, des passages s’entrechoquent nous apaisent. Cette “Obsession” d’en découvrir toujours plus nous ravage avec un chant clair parfaitement maîtrisé. On navigue ensuite entre deux histoires “Part 1 : Espace” et “Part 2 : Déphasé”. L’un planant comme Gojira, l’autre lourd et efficace comme Headcharger et Lamb of God réunis. Le capitaine Gravity change de cap avec “Elle” dans son sac, troublant et explosif. Face à “La Constante Aléatoire”, personne ne restera indifférent, le groupe nous emmène là où personne n’a encore jamais été, s’appuyant sur sa mixité musicale comme on appuie simplement sur un bouton d’ascenseur. Nous arrivons presque au but, le navire s’amarre sur “Le Monde D’à Côté” piste instrumentale d’une ampleur profonde et recherchée, telle une pause avant l’assaut final,”437″.

Gravity, à travers son premier album, nous livre une galette totalement novatrice et prenante, qui nous laisse sur notre faim : on en redemande encore. Ce groupe n’a rien à envier aux chanteuses américaines et nous montre que la gente féminine française sait aussi envoyer du lourd !