//LYSE// – Je Suis Wallace Hartley

“Je Suis Wallace Hartley” est le premier album de //LYSE// un groupe de rock/rock alternatif originaire de Vannes. Long de (seulement) 31 minutes malgré ses dix pistes, l’effort des jeunes français mise sur la densité…

Le disque commence donc assez fort avec “Massachusetts”, un morceau assez bref (1’39’’) qui a pour caractéristique d’attaquer très vite les choses sérieuses. Si l’absence de round d’observation permet au titre de bousculer l’auditeur, elle ne lui permet pas de s’adapter au son de //LYSE//. Une véritable introduction aurait sans doute semblé un choix plus judicieux. Mais passons. “La City” permet de toute façon de se familiariser assez largement avec ce que le groupe a à proposer. “Revolver”, qui démarre sur une note plus douce tout en développant une atmosphère plus pesante, viendra par la suite donner de la profondeur à l’ambiance dégagée par ce “Je Suis Wallace Hartley”. L’enchaînement “Revolver” – “Wallace Hartley” – “Vamos A Piano” est d’ailleurs le point culminant de l’album, avec trois morceaux qui proposent à la fois atmosphère, chant remarquable et instru nerveuse. Par la suite, le combo rétrograde en termes de présence sur les sixième et huitième pistes du disque. Le chant en anglais, caractéristique de ces deux chansons, n’est pas mauvais en soi, loin de là, mais, conjugué à des compositions plus passe-partout, il ne parvient pas à donner le même relief qu’il fournit à un “Vamos A Piano”, par exemple. Sur ce point, //LYSE// s’inscrit dans la lignée des groupes qui ont fait la spécificité de la scène rock/rock alternatif française, comprenez par-là que le principal instrument du groupe est la voix de son chanteur, qui occupe naturellement beaucoup d’espace, sans que la basse et la guitare n’aient à reculer. Il aurait de toute façon été dommage de couper les ailes aux instruments, qui sont plutôt bien maniés pendant une demi-heure, et offrent de très bons moments, notamment sur les deux derniers morceaux de ce “Je Suis Wallace Hartley”, à savoir “Le No Man’s Land” et “Babel”.

Les quelques absences de cet album, déjà court, sont malheureusement susceptibles de plomber la densité de l’expérience //LYSE//. Néanmoins, la faible durée et l’accessibilité du disque plaident aussi en sa faveur : il serait dommage de ne pas prêter l’oreille à d’excellents morceaux chantés en français, ceux-ci tendent à devenir rares.