Marionette est un groupe suédois originaire de Göteborg. Désireux de ne pas déroger à la réputation de la ville, c’est en 2005 que le combo a commencé à composer du death metal mélodique, et nous a depuis gratifiés de deux albums : “Spite” en 2008 et donc “Enemies”, fin 2009.
A peine la galette lancée, une première constatation s’impose : death metal ? Non, plutôt deathcore, en fait. La part de metalcore dans la musique des six suédois est trop prépondérante pour parler de death mélodique “pur”. Dès l’ouverture avec “The Swine”, on découvre une musique qui va et qui vient entre un deathcore où “core” est l’élément important et un death mélodique d’une qualité certaine. On ne criera pas à l’originalité tant l’ensemble pioche dans du classique, mais force est de constater que l’alternance entre phases de pure brutalité et breaks soignés est gérée sans accroc. On remarquera tout aussi vite la production, extrêmement soignée et propre, comme on était en droit de l’attendre eu égard à l’entourage du groupe. Puis vient le deuxième morceau, “Silver Spoon”, qui nous propose lui-aussi un schéma brutalité/rupture/brutalité/rupture, également accompagné d’un instru de qualité, assez peu originale, et d’une production très, très soignée. Puis, la troisième piste, puis la quatrième, etc. etc. Vous l’aurez compris, un auditeur un tant soit peu exigeant devrait rencontrer quelques petits soucis avec ce “Enemies”. Toutes les pistes se ressemblent. Pas parce qu’elles emploient le même riff, mais parce qu’elles sortent toutes de la même marmite. Les guitaristes grattent bien et vite, le clavier souligne la mélodie (il est clairement sous-exploité), la batterie est pilonnée à intervalles réguliers, et le chanteur braille avec puissance et sans aucune variation. C’est d’ailleurs un des problèmes les plus gênants : le chant ne procure pour ainsi dire pas d’émotion, et encore moins de variété, ce qui n’aide pas la composition redondante des suédois. La production très (trop ?) lisse renforce cet effet de manque de personnalité, et les textes ne pèsent guère dans la balance… La qualité des phases mélodiques relève clairement l’ensemble, mais le manque total d’ambition dans l’exercice de la création d’album plombe réellement les efforts du sextette pour montrer ses qualités, et l’ennui pur et simple sanctionne vite un enchaînement un peu pauvre. Il faut bien plus que les quelques secondes d’acoustique de “The Lie” pour apporter un vent frais sur une composition un peu consanguine.
La note de 7 peut paraître sévère au regard du potentiel des musiciens et de la qualité du son produit, mais il est clair que Marionette se cantonne aux bases et ne fait aucun effort pour convaincre des oreilles auxquelles le minimum ne suffirait pas. Elle reflète à la fois ce manque d’ambition et de réels passages à vide.
Informations
Label :
Date de sortie : 05/10/2009
Site web : www.marionette.se
Notre sélection
- The Swine
- The Slaughter
- The Truth
Note RUL
2/5