Barabbas – Barabbas

Barabbas, formation de stoner qui a vu le jour en 2007, a récemment sorti son premier EP éponyme. Groupe sénartois avec gros son à l’appui, il s’arme d’un chant en français -trop souvent oublié ou négligé par les formations actuelles-.

Toute cette histoire commence par “Horizon Golgotha”, avec une introduction lourde et progressive. Une voix d’outre-tombe annonce quelque chose de nouveau, de chaotique. La machine prend de l’élan et se lance, bien huilée, bien calibrée. Une voix hurlante apparait, différente mais maitrisée, pour surplomber le tout, appuyée de chœurs par instants. Un peuple se lève pour acclamer Barabbas dans “La Question de Pilate”, dans un effroi palpable. Les dialogues mettent en avant la folie des hommes par un choix crucial pour l’histoire. Par une phase sourde et puissante commence le titre “Barabbas”, activée par une base rythmique incassable. Une guitare vocifère un solo de 50 secondes afin de donner de l’ampleur et altitude à la composition. Cette tempête lente et planante balaye ce qui reste sur son passage. Des effets de guitare annoncent une nouvelle ère, “Ressucité” entamme un nouveau périple. Des samples s’ajoutent pour investir un terrain sacré; cela ressemble à des choeurs religieux. D’une voix plus calme, Rodolphe chuchotte avec un air aussi dérangeant que gracieux. Puis le morceau s’amplifie en crescendo, grandit et explose, comblé d’une voix unique. C’est alors que surgit “Prémonition”, avec une introduction de batterie et des plans amples de guitare et basse pour compléter un morceau exclusivement instrumental. Par un riff de guitare commence le verset 6, conclusion faite par “Quatre Cavaliers”. Explosif et intense, ce dernier déverse une fougue surprenante. Un final réussi pour 33,33min de nitroglycérine.

Entre simplicité et apesanteur, complexité et riffs incendiaires, Barabbas soutient un stoner détonnant et efficace. Un respect sacré s’impose pour ceux qui ne profanent pas la langue de Molière.