Flying Pooh – Never Slow Down

Flying Pooh est un groupe de rock français aux influences diverses et variées puisque leur musique tient d’une alchimie assez particulière : on y retrouve du métal, du jazz, de l’électro, de la disco, des ambiances lynchiennes saupoudrées de riffs à la Hives en passant par Mike Patton. Les six français sortent en octobre 2011 leur quatrième album : “Never Slow Down”.

 

La piste d’intro “Cabaret” s’ouvre sur des notes électriques et aigues, le vocal du chanteur contraste avec la lourdeur des riffs. Des cœurs vintages tout en “ooooh oooooh….” un refrain binaire qui s’énerve juste assez pour qu’on tende un peu plus l’oreille, des breaks plus calmes et une outro franchement down-tempo avec des sons de la nature. Soit on est séduit, soit on arrête l’écoute à cet instant. Pousser par la curiosité et la conscience professionnelle, on s’attaque à “My Way”. La seconde piste est un peu plus mainstream, “so french !”, dira-on. Il y a des influences des Libertines et une pincée des Dandy Wharhols. Les “ooooooh ooooh…” reviennent encore. Cependant, ce morceau est bien plus incisif et justifie (dans la musicalité) le genre psychobilly dont le groupe se définit sur leur page MySpace. Ces sonorités psycho sont un plus, car elles créent une ambiance dans ce disque. Elles sont d’ailleurs bien plus présentes dans “Dance With My Lov’” dont le bridge est constitué de rythmiques psycho/surf. Agréable à l’oreille. Mais décidément ce son hybride mêlant post-rock, métal, sons électroniques et effets synthétiques nous convainc pas. “O’Brother” illustre ce mélange avec un chant rappelant certaines pistes des Meteors (vampirique), une basse vintage et rock, des guitares lourdes metal 90’s et un piano jazz. La construction filaire peut faire penser à un medley. Ce que l’on peut accorder à Flying Pooh (“Merde Volante” en français), c’est qu’ils tiennent leur délire. En effet, ces mecs semblent aimer plein de trucs, en font leur son et sont carrés dans leur jeu. A la moitié de l’album, le bpm s’accélère, le son est un peu plus garage, et on gagne en tension (“So Happy”, “To Lose”, “Busty Booty Babe”). La piste donnant son nom à l’album, “Never Slow Down”, s’ouvre sur une cacophonie de riffs acérés et de voix réverbées. Encore une fois, ça sonne très anglais du début des années 2000. Sentiment confirmé par “Holy Black Candy” très babyshamblesque avec des arrangements de guitare rythmique calés sur ceux de Carl Barat. Un album rock n’est pas un album rock sans sa “balade folk/rock”, chose faite avec “Let’s”. Une conclusion agréable.

 

En bref, cet opus ravira les fans, passera sur les radios de la bande FM et fera partie des soundtracks de bars à tendance rock. Un disque à écouter une fois pour se faire une idée.