Faithless Messiah – Ghosts

Né en août 2007, Faithless Messiah est un groupe de métal français. Devant faire face au manque de motivation mais aussi au départ de certains membres, Stan Aron décide de continuer l’aventure en solo. Ainsi, son travail aboutira en 2009 à la sortie d’un album en autoproduction intitulé “Ghosts”. C’est alors qu’en 2010, le line up est de nouveau au complet : Stan Aron (chant/guitare), Dave Bertrant (guitare), Julien Freymon (basse) et Lucas Joly (batterie). Le disque est revu avec l’ensemble du groupe et s’offre ainsi une seconde jeunesse. Faithless Messiah passe à la vitesse supérieure et sort le clip “Pawn” issu de “Ghosts”, qui sera réédité le 12 septembre 2011 chez M & O Music.

On peut dire que l’écoute de ce premier album nous aura permis un décrassage auditif. En effet, ça envoie du bois, donc si vous comptiez faire un petit somme, vous pouvez oublier. Il faut dire que la douce voix de Stan n’est pas là pour vous bercer .Celle-ci s’apparente aux voix death avec un côté graveleux, rauque, qui lui confère une certaine singularité. Une autre particularité vient de l’association entre cette agressivité vocale et la finesse des solis heavy très mélodiques. On retrouve cela sur des titres comme “Ghosts”  ou “In A Heartbeat”. En effet, pendant que les guitares hurlent, le chant gras, lui, tranche dans le vif. Cette hargne prend toute son ampleur sur “Pawn” où le chant hurlé est soutenu par un jeu de batterie puissant et par des guitares incisives. Il ne faut pas oublier que Faithless Messiah, à travers ses textes, cherche à faire passer un message. Face à une société incohérente, hypocrite, faisons la part des choses, ayons l’esprit critique.  De toute manière, l’homme ne laissera rien, il est déjà son propre fantôme. Ce qui pourrait expliquer le nom de cet album, “Ghosts”. Certes, le discours en soi n’est pas novateur, cependant, ça ne fait pas de mal de réveiller les esprits les plus endormis. Assurément, la part belle est faite aux musiciens qui peuvent s’exprimer notamment lors de l’instrumental qui sert d’intro, “Dawn Of Our Last Day”. Mais aussi, à travers les différents solis qui parsèment la galette dont “Within”, “Abomination” ou encore “Seventh Siren”. Les intros, quant à elles, démarrent sur des riffs accrocheurs et ainsi donnent envie d’écouter les morceaux jusqu’au bout. Evoluant dans un registre death à tendance progressive, Faithless Messiah n’hésite pas à inclure au milieu de l’album un étrange interlude sous le titre de “Let It Burn” lorgnant du côté de l’expérimental, ce qui, il faut bien l’avouer, est quelque peu… déstabilisant.

C’est un premier effort plutôt encourageant qui met en évidence les talents des différents membres. Certes, il ne va pas révolutionner le monde mais mérite qu’on y accorde son attention. N’oublions pas que derrière le côté death, se cache une tendance progressive qui pourrait bien prendre plus d’ampleur à l’avenir.