La Suède, ce si beau pays d’où provient un nombre incalculable de groupes metal. Et pas des moindres, la preuve en est ce soir, avec un plateau de haute volée !
Le Zénith n’affiche pas complet et la configuration est adaptée -scène avancée et gradins latéraux bâchés- mais c’est bien une foule bien dense qui accueille HYPOCRISY. Mené par l’incontournable Peter Tägtgren, le quatuor a la complexe tâche de chauffer les fans. Avec une petite demie-heure de set, difficile de s’imprégner pleinement de la musique du groupe.
Sans nouveauté discographique depuis 2013, la setlist s’établit donc autour des douze albums sortis. Avec un lightshow assez banal et des coups de fumée forts répétitifs et inutiles, les fans sont de toute évidence déçus. Malheureusement, ce sont bien les deux groupes suivants qui sont plus qu’attendus. Une ouverture cordiale, sur scène et dans le pit.
Explosif et millimétré
Alors que le backdrop d’Hypocrisy tombe et laisse place au suivant, les spectateurs expriment -sans surprise- joie et excitation. On s’en doutait, les deux locomotives de cette tournée vont maintenant, tour à tour, se présenter et animer les débats. Place à ARCH ENEMY ! Voilà maintenant plus de cinq ans qu’Alissa White-Gluz est la nouvelle voix de la formation, et les Suédois n’ont jamais aussi été au top depuis. Avec les sorties respectives de “War Eternal” (2014) et “Will To Power” (2017), le quintette n’a cessé de parcourir le monde et de grossir ses rangs.
Avec soixante minutes, toutes les conditions sont réunies pour installer un bon show et une bonne dynamique. Ajouté à cela un set up plutôt intéressant, le rouleau compresseur va se mettre en marche sans broncher. La solide section rythmique composée de Sharlee D’Angelo (basse) et Daniel Erlandsson (batterie) soutient donc l’incroyable duo que forme Michael Amott (guitare) et Jeff Loomis (guitare). “The World Is Yours”, “War Eternal” et “My Apocalypse” lancent parfaitement le set. A vrai dire, il n’y a pas vraiment de surprise.
Que ce soit “The Eagle Flies Alone” ou “As The Pages Burn”, sans oublier “Ravenous” et “Dead Bury Their Dead”, le public adhère. Les quelques interventions en français, avec ce petit accent québécois d’Alissa, font plaisir. Ce plaisir partagé prend malheureusement fin avec l’incontournable “Nemesis” qui clôt là une très belle prestation, chaudement saluée par le Zénith.
Sang-froid et maîtrise
Passons ensuite à la dernière marche qui nous mène au Valhalla. L’invasion viking se prépare en coulisse et les troupes, elles, s’impatientent devant la scène. Après de nombreux concerts dont une prestation saluée durant le Knotfest meets Hellfest, AMON AMARTH s’attaque au Zénith. L’occasion parfaite pour rythmer sa prestation à coup, entre autres, de pyrotechnie.
La prestation démarre avec “Raven’s Flight”, extrait de “Berserker” (2019) sorti en mai dernier via Metal Blade Records. Un nouvel album très positivement accueilli par les fans, tout comme son prédécesseur “Jomsviking” (2016). C’est tout logiquement que ces disques occupent la moitié du set. Johan Hegg (chant), Olavi Mikkonen (guitare) et le reste de la horde sont plus que déterminés. On notera tout de même les quelques ratés d’Olavi, lui même s’en rendant compte sur le moment. Un viking certes, mais un humain avant tout !
Scéniquement, le groupe est passé à l’étape supérieure. Entre les divers backdrops, la fameuse batterie qui repose sur un énorme casque de viking -exit le drakkar- la pyrotechnie apporte, elle aussi, beaucoup. Tous les éléments sont présents pour passer une excellente soirée et l’engouement du public est plus que révélateur, c’est bien Amon Amarth qu’il est venu voir.
Difficile de rester de marbre face à une telle déferlante. La preuve en est avec “Deceiver Of The Gods” ou “First Kill” et “The Way Of Vikings”. Quant au rappel, le duo “The Pursuit Of Vikings” / “Twilight Of The Thunder God” écrasent littéralement tout sur son passage. Une fin en apothéose !
Épique, brutal, nordique. Difficile de ne pas ramer pour rejoindre les rives suédoises et devenir un trve viking dans la minute. Amon Amarth s’affirme, encore plus, aujourd’hui comme une valeur sûre de la scène !