Dreadful Silence – Carnival Of Dead Bodies

Le heavy metal, check. Le thrash metal, check. Le pirate metal, check. Le clown metal, pardon ? Et oui, il faudra compter sur cette toute nouvelle catégorie, qui comme son nom l’indique, représente l’univers du clown. Dans le cas de Dreadful Silence, la troupe se compose de cinq clowns musiciens sous le joug du tyran Ray Glow, chef clown proclamé et habile aussi bien durant ses séances de jonglages que lors de son show morbide et déjanté. A l’image d’un “Freak Show”, le groupe met en scène un univers “cartoonesque” alliant glauque et rock, au sens large. Avec un chanteur décérébré, Jacky Clown, un guitariste lanceur de couteaux, Bo, un batteur homme-canon, Oliver Pool, un bassiste schizophrène Hëll Müt Hard, et un vieux clown aigri, Butcher Rizzo, du guitariste et bras droit d’un monsieur loyal, avare et colérique, Ray Glow, le style musical du groupe est une variante de plusieurs sonorités metal, assaisonnée de samples délirants; un show singulier servant une musique originale sur fond de confettis et serpentins, et tout cela, à vos risques et périls. Allez, tentons l’aventure avec ses étranges personnages !

Après une introduction placée sous l’ambiance des parcs d’attraction, c’est avec une certaine attente que retentisse enfin les premiers accords. Inspiré de plusieurs classes du metal, le melting pot sonore qui en résulte est vite imprimée en tête. Entre heavy et thrash donc, la voix est plutôt rocailleuse mais colle parfaitement au reste. “Freaks And Demons” permet d’installer ce coté cirque, avec le riff principal, qui peut parfois sonner comme enfantin (mais oui, poussez l’imagination à son maximum !). La suite plongera l’auditeur dans une certaine redondance; en effet, les titres et les mélodies se ressemblent un peu et l’approche voulue n’est pas si présente, voir absente. “I Am The Night” y remédie, en raison de la théâtralité qui émane de ce morceau. “Town’z Clownz” apportera également un brin fraicheur à l’ensemble, mais cela ne suffira malheureusement pas. La ligne directrice était pourtant alléchante avec ce clown metal, mais les éléments, qui théoriquement envoyaient à celui-ci, sont trop peu présents et mis en avant. Le manque de théâtralité de la majorité des titres est également dommageable, tant le concept se voulait fun et déroutant. Par conséquent, l’essence même du projet est absente, et c’est assez déroutant au final, car l’envie de découvrir une nouvelle facette du metal n’aura pas vraiment lieu, et c’est avec beaucoup de déception que s’achèvera, assez rapidement l’écoute. Mis à part l’absence de “clowneries”, l’ensemble a une orientation mêlant sonorités thrash et éléments HxC, bien que le rythme général soit quelque peu lent, alors que l’explosivité était imaginée au départ.

Que dire à part, dommage. La description était forte alléchante et intéressante, mais malheureusement cet opus n’aura pas tenue toutes ses fraiches promesses. Malgré quelques éléments captivant, ces derniers n’auront pas été assez présents tout au long de l’écoute pour se sentir entièrement plongé dans l’univers décrit. A confirmer par la suite.