The Killers – Battle Born

Après plusieurs années d’absence The Killers reviennent avec la sortie très attendue de leur quatrième album “Battle Born”. Nos fugitifs américains ont déjà fait parler d’eux à travers la sortie en juillet d’un tout premier single plein de fougue.

“Runaways”, deuxième morceau du disque évolue en crescendo suivant l’allure d’un cheval embarqué dans une course effrénée et dont le galop serait le tempo. On y retrouve tout ce qui fait le succès du groupe depuis ses débuts tels que des mélodies planantes mêlées à une rythmique implacable. Celles-ci sont les fondements d’une chevauchée permanente qui se dessine comme le tracé d’un tableau dont l’infini serait le point de fuite, impossible à atteindre. Mais c’est surtout la voix de Brandon Flowers à fleur de peau et si particulière qui sert de fil rouge à cet opus. Si l’écoute ne crée pas de réelle surprise, il n’est pourtant pas rare d’y trouver quelques très bonnes moutures. On pense notamment au refrain étoilé de “Flesh And Bone” et au pont qui le précède, ce dernier n’est pas sans nous rappeler un certain David Bowie. Quant à l’écoute du haut perché “Miss Atomic Bomb”, celui-ci reflète par endroits le génie des plus beaux morceaux de Sigur Ròs. On oublie alors un instant que ce sont en réalité The Killers qui résonnent. Ce n’est qu’à 3min35 que l’écho mélodique semble répondre à “Mr Brightside”. Le couple musical atteint alors son union immatérielle. Si on poursuit l’écoute avec “The Rising Tide”, on fait un bon en arrière lorsque les premières notes jouissives du solo de guitare transpercent l’espace temps qui semblait pourtant s’ouvrir sur un futur extraterrestre. C’est bel et bien la touche “rock vintage” de l’album. Pour continuer dans les instants suspendus, on pourrait aller à la rencontre de la délicate berceuse “Heart Of A Girl”. Brandon y enfile sa veste de crooner pour nous délivrer un morceau apaisant qui nous plonge dans une bulle détachée de l’espace temps. Au fur et à mesure des écoutes successives, l’effort se révèle extrêmement plaisant et addictif. Le groupe y maintient le cap qui semble lui réussir et évite de se plonger dans un univers qui ne lui correspond pas. Pas de folie donc mais de belles retrouvailles qui seront ravir les plus impatients.

Et si la lassitude vous gagne à l’écoute de ce “Battle Born”, rien ne vous empêche de vous rendre à un des concerts du groupe. The Killers restent des maîtres incontestés dans ce domaine. Il n’y avait qu’à voir leur show lors du Berlin Festival début septembre : inoubliable.