Hier – Rhizomes

Formé à la base autour des idées d’Eddy (guitare), Vincent (chant) y apposera quelques idées, pour ce qui donnera plus tard le titre “Puzzled”. Travaillant également avec Kiki (basse), celui-ci fut séduit par le projet d’Eddy et les trois joignirent leur force. Julien intégrera également le combo afin de finaliser le tout premier album et l’aventure commença. Un peu moins de deux ans après les phases d’écriture, Hier a sorti, finalement, son tout premier opus “Rhizomes”. Totalement autoproduit, ce style particulier saura-t-il vous convaincre ?

Composé de huit titres, le premier album d’Hier est très original. Impossible à classer, leur son est vraiment envoutant. “The Fall” démarre très paisiblement. L’ambiance dans laquelle ils nous plongent est vide de toute matière, ce qui incitera les amateurs de musique à ressentir des sensations bien complexes. “Voice” suit dans la même lignée, jusqu’à l’apparition des premiers riffs sous disto. Perdant ce coté instrumental, la lourdeur de la guitare renforce néanmoins l’univers du groupe. Hier nous propose ainsi une musique ambiante, peu commune, qui parait presque expérimentale. A l’opposé des structures couplet/refrain/couplet/refrain/break/solo, les huit pistes explorent des horizons bien vagues. Un des uniques reproches qu’il sera possible de faire est la présence trop timide de la voix. En effet, par moment, la guitare recouvre celle-ci, alors qu’elle n’est pas puissante telle une voix rock, l’apport du chanteur en est quelque peu terni. “Ayahuasca”, entièrement instrumentale joue également de ses ambigüités au cours de ses cinq minutes et nous emportera dans une sensationnelle spirale émotive, une fois de plus. “Sad Stone” et ses treize longues minutes vont également nous emporter dans un monde inexploré. La musique est si particulière qu’il est très difficile d’y poser des mots, des émotions ou bien même toute critique. La noirceur et le mystère qui entourent le monde d’Hier est frappant. En effet, l’auditeur tombe nez à nez avec une musique enivrante, douce mais provoquant tout de même quelques réticences, tant l’atmosphère est sombre, limite fatale. Mais où sommes-nous ? C’est une des multiples questions qui viendra, à la fin de ce voyage.

Ce disque ne s’écoute pas, il se vit. Cette expérience pourra donner du fil à retordre à beaucoup d’entre nous, tant “Rhizomes” est un petit ovni musical. Superbement créatif, cet élément qui peine à se montrer de nos jours, est concentré sur ces huit titres. La plupart de l’album étant plutôt instrumental, n’y aurait-il pas un travail à développer du coté du chant ? La suite au prochain épisode.