Eric Clapton – Old Sock

Il n’y a qu’à voir la pochette pour comprendre : c’est un disque de touriste en vacances que Clapton a choisi de publier à l’aube de ses 50 ans de carrière. Ici, on troque le costard pour la chemise à fleur. Malgré son allure décontractée et ses 68 ans bien tassé (le 30 mars), “Old Sock” n’en ai pas moins travaillé. De plus, le “Slow Hand” sur cet album, s’est entouré d’une bande de semi-retraité qui ne sont pas prêt de lâcher le rock : Paul McCartney, JJ Cale, Steve Winwood, Taj Mahal et on en passe.

Composé de dix reprises et de deux titres inédits, “Old Sock” est une petite ballade-souvenir dans l’univers Clapton, flânant de la coolitude des 70’s au coté rétro inhérent à ses précédent albums. Roulant à travers des chansons datant d’avant-guerre : “All Of Me” et “Goodnight Irene” retrouvent leur beauté folk-blues remaniées avec une facilité qui convient à l’ancien dieu de la guitare. “The Folks Who Live On The Hill”, titre jazzy de 1937 amène encore une fois une touche de nostalgie, sur fond de chœur vaporeux. “Further On Down The Road”, reprise de et avec Taj Mahal mais également “Your One And Only Man” (reprise d’Ottis Redding), “Till Your Well Runs Dry” (Peter Tosh) font la part belle à des rythmes reggae, qui tire vers une ambiance Calypso (une façon de géolocaliser la cover). L’inédit “Every Little Thing”, sous une rythmique ska, amène un Clapton en paix avec lui-même, après tant d’errance sentimentale liée à son chaos intime. Pour déceler une patte blues, il faudra se tourner vers “Born To Lose” et “Still Got The Blues”, la première emprunta au delta du Mississipi, et la seconde au blues-rock des 70’s. Enfin le morceau inédit “Gotta Get Over” met un peu de peps, à l’aide d’une Chaka Khan grandiose, prouvant que Clapton en a encore sous la pédale (Wah-Wah) et aurait pu faire un disque de morceaux inédits, et non pas simplement un opus anecdotique décontracté.

Malgré la haute tenue de l’album et son aspect sympathique, il serait difficile de déceler un quelconque lien entre les différentes pistes. Clapton livre ici, une relecture personnelle et techniquement excellente de ses tubes préférés. Le tout, interprété par un parterre de dinosaures légendaires qui sont et resteront à jamais dans les annales de la musique, toutes catégories confondues. Un 21ème effort qui sent bon les vacances aux bords de mer, incontournable pour garder le sourire en ces temps maussades.