Peace est un groupe indé fraichement débarqué de Birmingham, et étrangement sa musique sonne comme une douzaine de groupes différents réunis en un seul écrin. De Foals à The Cure en passant par Vampire Weekend, les jeunes british distillent des influences math rock, électro pop voir funk, le tout agrémenté de textes traitant des pièges de l’amour lorsque la jeunesse et les sentiments sont à leur apogées. Il n’y a rien de révolutionnaire qui se passe ici, mais qu’importe ? Peace fait bien son travail, la production est efficace et les de riffs explosent en une parfaite euphorie mélancolique.
“Higher Than The Sun”, se lance gentiment dans l’arène, un titre tout droit sorti de l’univers de Primal Scream, enveloppé dans des guitares gémissantes à la manière de My Bloody Valentine. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. “Follow Baby” s’agite à l’instar d’un classique indé perdu dans les années 90, avec ses guitares stridentes et son grain garage, tandis que “Wraith” explore en un funk intempestif, par le biais d’un riff au penchant tropicale, avant de plonger dans une dépression de piano disco aérien. Le groovy “Waste Of Paint” laisse entrevoir une voix percutante et nasillarde rappelant Matt Shultz. “Step A Lil Closer” démarre par un riff latin tiré d’une B.O. de Quentin Tarantino avant d’exploser dans un noise rock hypnotique et dérangeant. Le seul moment où l’amour tourne au vinaigre, c’est avec le lyrique et hargneux “Toxic”, une ode cathartique à une relation amoureuse fusionnel et autodestructrice, Samuel Koisser fait jouir mollement sa guitare tandis qu’Harrison Koisser gémit, le mélange ne tient pas la route. Même problème pour “Float Forever”, une sorte de Coldplay sans inspiration. Arrive enfin le sompteux “California Daze”, ballade cotonneuse soutenue par des chœurs aériens, la paix à portée de main.”Bloodshake” termine avec grâce cet opus, tout l’art du math rock foalsien en un seul morceau, transcendé par une rythmique britpop explosive.
Il est vrai que Peace, n’a pas vraiment une patte ou un style propre. De plus, traiter de l’amour en long, en large et en travers sur une dizaine de chansons risquera vite d’en faire fuir plus d’un. Mais, malgré tout, rien ne sonne ringard ou forcé, c’est une véritable collection de morceaux livrés avec optimisme et chaleur. Savamment orchestré, de la guitare à la batterie, en passant par le piano, rien n’est à jeter. Les inspirations restent harmonieusement distillées et explosent dans le conduit auditif tel un hommage aux meilleurs groupes Indé de ces vingt dernières années. En bref, il est facile de tomber “In Love” de Peace, vivement le prochain album.
Informations
Label : Sony Music / Columbia
Date de sortie : 25/03/2013
Site web : peaceforeverever.co.uk
Notre sélection
- California Daze
- Bloodshake
- Waste Of Paint
Note RUL
4/5