Or Not? – Pleasure

Il est clair que les mecs de Or Not? ont de l’humour. Ne vous y trompez pas, même si la pochette de l’album est un gentil détournement de “The Velvet Underground & Nico” (1967), ils ne jouent pas dans la même catégorie. Ici, ce sont les guitares qui déménagent et la batterie qui en prend pour son grade, les cheveux longs baignés dans la bière, virevoltant aux quatre vents. Avec leurs riffs puissants, leur fougue et leur énergie irrésistible, les parisiens livrent un power rock hautement efficace qui va vous faire secouer la tête et taper du pied ! Après leur premier EP “Kiss Husky” qui remet au goût du jour le rock sauvage et tellurique des 70’s, Or Not? revient en mettre une couche avec “Pleasure”.

Basse lourde et riff gras et explosif dès la première seconde de “Pleasure”, le quatuor tire vers le hard rock, jusqu’au refrain plus rock progressif. Les couplets ont l’air d’être issus d’un vieux Guns N’ Roses, mise à part la voix brute de décoffrage de Pop (si si, c’est le prénom du chanteur), plus proche de Dave Grohl que d’Axl Rose. Suit alors, “Billy”, la rythmique est plus pêchue, la basse toujours lourde et les guitares stridentes, sorties tout droit de “…And Justice For All” (1988), jusqu’au refrain, qui lui tend vers “Nevermind The Bollocks, Here’s The Sex Pistols” (1977). Comment mixer le thrash metal et le punk ? Demander à Or Not? ! Arrive alors dans les oreilles “Sea, Sex & Sun”, reprise punk de la chanson follement sensuelle de Gainsbourg. Ici, cela sent plutôt le barbecue fait au whisky et terminé au napalm. Un riff granuleux viendra stopper la voix plus perverse que suave de Pop avant que Ben fasse exploser ses toms ! L’EP se termine sur “State Of Mind”, explosif et tellurique au possible, l’enfant batard de Motörhead et de Trust. Les cornes du diable en l’air, les cheveux tournoyant au rythme de la caisse claire où les seuls temps morts sont les riffs abrasifs de la guitare. L’envolée s’arrête nette sur un rire satanique, jouissif !

Dans la lignée de Parabellum et In Vino Veritas, les titres déménagent et nos parisiens délivrent un rock injecté sous haute tension, qui fracasse les tympans à grands coups de riffs. Entre punk et hard rock, les influences sont savamment mélangées pour vous réveiller au défibrillateur. Un EP pour tous les fans de son qui déménage, à écouter les fenêtres grandes ouvertes, juste pour faire en faire profiter tout le quartier !