Dear Eyes – Happy Sad

Nouveau venu sur la scène new wave française, Dear Eyes débarque avec son premier EP, “Happy Sad”. Derrière ce nom se cache un jeune artiste parisien multi-instrumentiste, aux cheveux ébouriffés et à la chemise noire. Influencé par The Cure, Depeche Mode, The XX, ou encore The Smiths. Dear Eyes invite à découvrir son univers sombre aux teintes électro pop, à la fois aérien et minimaliste.

A l’image d’un Bob Geldof pendu à son téléphone, “Etretat” démarre le voyage dans les limbes de Dear Eyes. Une mélodie et un choix froid et lancinant rappelant Jamie et Oliver Smith, le jeune parisien, mélancolique à souhait, hypnotise avant de stopper net. “You Stole My Life” continue dans la même lignée, agrémentée d’une batterie claire, et de pics de guitares, tandis que la pression évolue en crescendo. Les arrangements électroniques épurés attirent l’auditeur, la voix entrelace et berce dans un cauchemar capiteux et les basses minimalistes obsèdent. Nettement plus dansant, “Go Train Fast Love” risque de faire sourire à sa première écoute lorsque le refrain fait son entrée. Mais cette sonorité 80’s, cet aspect lunaire et surtout la qualité de production, apportent à ce titre un coté enfant caché de David Bowie et de Robert Smith follement entrainant. Le calme prend place avec la ballade mélancolique “A Place (Space Lullaby)” aux accents de folk pop, morceau le moins intéressant de l’EP. Heureusement, “Nightlifedreamers” vient clore cet opus d’une manière assez intéressante et surprenante. A l’instar du nom de la piste, la musique se laisse emporter dans les méandres des nightclubs 80’s underground de Londres. À certains moments, “Nightlifedreamers” approche de la caricature mais un nouvel arrangement électronique vient sauver la soirée. La fin toujours brisée nette, laisse entrevoir une after électo minimale à ne pas rater.

Dear Eyes signe un premier EP maitrisé et varié. L’entrée, plutôt proche de The XX fonctionne à la perfection, la suite, en revanche, plonge dans un univers personnel où il sera difficile, pour certains de pénétrer, sans sourcier ou rigoler. Pour les autres, ils profiteront d’un voyage dans les préférences musicales de l’auteur à la fois rythmées, impulsives et accrocheuses.