Pour cette seconde édition de notre rubrique Cover Story, nous partons à la fin des années 70 avec l’un des quatuors majeurs de l’histoire du punk, The Clash, et plus particulièrement le travail photographique de Pennie Smith pour l’album London Calling sorti en 1979.
L’album
London Calling, troisième disque du groupe britannique, est aujourd’hui considéré comme culte. On doit à cet album la caractéristique de mélanger des styles très différents, allant de la new wave en passant par le punk et le rockabilly. Cet ensemble signe l’arrivée de The Clash sur la scène populaire, le faisant sortir du strictement punk. Sorti sur le label Epic Records, London Calling réunit tout ce que l’on adore des Clash, dans l’énergie et les paroles toujours plus contestataires. Les Anglais dénoncent les inégalités sociales, parlent de drogue ou encore des conflits politiques de l’époque. London Calling se vend à presque deux millions d’exemplaires à travers le monde, permettant à la formation britannique d’atteindre la postérité.
La cover
1979, le 20 septembre au Palladium à New York. Pennie Smith suit le groupe The Clash sur la tournée Take The Fifth Tour lorsqu’elle prend, presque par erreur, l’une des photos les plus représentatives de l’esprit punk rock de cette époque.
Pennie Smith est une photographe britannique connue pour avoir documenté la scène musicale rock des années 70 à 80. Elle a notamment travaillé avec Led Zeppelin, The Rolling Stones, The Who, Iggy Pop, U2 ou encore The Jam (rien que cela !).
Prise avec un Pentax 35mm, la photographie en noir et blanc représente le bassiste Paul Simonon, sur le vif, en train de casser son instrument sur scène. La pochette est construite avec la photographie en guise de fond et les inscriptions “London” et “Calling” en vert et rose, reprenant la composition du premier album d’Elvis Presley sorti en 1956. S’agit-il d’un hommage ou d’une manière de s’inscrire dans l’histoire en confrontation au King ? Telle est la question.
Cependant, les deux images sont intéressantes à comparer. La représentation du musicien sur scène est aux antipodes. L’un fait marcher son instrument lorsque l’autre le détruit. À vingt-trois ans d’écart, ce clin d’œil des Clash est représentatif d’un état d’esprit qui a changé. Comme un témoin d’une époque, cette photographie de Pennie Smith permet de raconter une partie de l’histoire de la musique.
Le rôle des photographes sur la scène musicale est primordial. C’est grâce à leur travail artistique que l’on peut aujourd’hui apprécier l’histoire, la faire perdurer, la documenter et la transmettre. Cela donne aux productions photographiques un double statut, celui d’œuvre car elles participent à la carrière de l’artiste, mais également celui de document historique. Et pour cause, la photographie de Pennie Smith a rejoint en 2021 la collection permanente du Museum Of London, dans la galerie qui raconte l’histoire de Londres de 1950 à nos jours aux côtés de la fameuse basse brisée.
Toute la série de photographies de Pennie Smith avec The Clash est à retrouver dans le catalogue publié en 1980, intitulé The Clash: Before And After / Photographs By Pennie Smith.