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Journalistes musicaux : pourquoi aimons-nous notre métier ?

Qu’est-ce qui fait que nous aimons ce que nous faisons ? Mais, surtout, qu’est-ce qui fait que nous continuions à passer des heures à écouter des disques, et autant à écrire dessus ?

– Un apport pas si évident :

A l’heure où tout va très vite, où les webzines, les blogs et les sites internet n’ont jamais été aussi nombreux et, par corollaire, les contenus qui vont avec également, les raisons qui nous poussent à continuer à produire du contenu, chaque jour, de manière gracieuse, ne sont pas nécessairement évidentes. Comme vous lecteurs, on aimerait parfois de suite écouter les bons albums, ne pas perdre de temps sur les mauvais ou les moins bons, ne pas perdre de temps à faire des recherches sur les groupes ou les styles que l’on ne connait pas mais que l’on doit traiter. Mais alors pourquoi diable continuons-nous à écrire ?

– Une soif insatiable de découvertes :

La raison numéro un, et c’est un trait commun à tous les journalistes de RockUrLife, est celle qui s’impose à nous : nous avons purement et simplement une soif insatiable de découvertes. Il est bien trop ennuyant de se complaire dans un style ou dans des groupes que nous connaissons déjà. En cela, notre activité de journaliste au sein de RockUrLife ne diffère pas du journalisme traditionnel : nous devons parfois écrire sur des groupes qui pratiquent des styles que nous ne connaissons pas ou que n’aimons pas. Et pourtant, être journaliste c’est accepter l’idée d’avoir à se confronter à de nouveaux groupes, de nouveaux genres voire de nouvelles tendances régulièrement. Cela permet d’élargir ses horizons musicaux, d’entretenir ses connaissances mais aussi de se challenger : écrire sur ce qu’on connait par cœur est séduisant, certes, mais ne relève pas du défi. Enfin, ce sentiment d’avoir déniché la perle rare encore inconnue de tous et être investi de la mission de devoir en faire “la promotion”, est, au final, un exercice à la fois intéressant et enrichissant.

– Une passion pour l’écriture :

Si tout le monde n’aime pas mettre des mots sur des émotions, nous ne pouvons-nous en cacher, et c’est très certainement notre péché mignon : nous adorons écrire sur la musique. Chroniquer, pour RockUrLife, ne tient pas de l’exercice académique où il faut argumenter et défendre à tout prix notre propos. Nous ne vendons pas un produit, nous n’avons pas recours à la manipulation, nous n’exposons surtout pas nos convictions. A la manière du peintre, notre plume est notre pinceau, et nous esquissons des couleurs et des formes qui nous viennent à l’esprit lors de l’écoute d’un disque. N’allez pas croire que nous nous proclamons artistes, nous n’avons pas cette prétention-là. Nous gardons d’ailleurs à l’esprit que nos écrits doivent obéir à certaines règles : notre contenu doit être structuré, sans faute et ne pas trop s’écarter du propos. Mais, oui, nous croyons avec ferveur que chaque journaliste au sein de RockUrLife a son style, sa façon d’écrire et c’est l’ensemble de nos plumes qui forment l’identité et l’entité RockUrLife. Et partager cette passion pour l’écriture avec d’autres personnes, nous pousse non seulement à continuer mais aussi et surtout à toujours vouloir faire mieux.

– Lutter contre la consommation “fast food” de musique :

Notre ère a beau être fabuleuse pour écouter de la musique, elle l’est radicalement moins pour être un artiste. Sortir un album veut dire accepter de voir des années de travail se perdre dans les sillons de l’internet en quelques fractions de secondes. Sortir un album veut dire accepter de retrouver sa musique en 128k sur YouTube, et, corollaire de ça, voir son travail être déformé par des gens que vous ne connaissez même pas. L’équipe de RockUrLife est sensible à ces questionnements et ces problématiques et agit à l’encontre même de ces pratiques qui deviennent monnaie courante. Que vous soyez un petit groupe qui vient de sortir son EP trois titres ou Metallica, l’attention que nous porterons à votre travail (car oui, il s’agit d’un travail avant d’être du divertissement) sera sensiblement le même. Nous n’écoutons pas les albums entre deux moments, nous ne consommons pas votre musique rapidement mais multiplions les écoutes, autant que nécessaire avant de saisir le propos du disque. Nous avons cette prétention : nous fournissons un travail, basé sur le travail d’un autre (Pour en savoir plus :RockUrLife : fonctionnement et éthique” par Kelly Le Guen). Nous respectons les artistes de la même manière que nous aimerions voir nos écrits respectés.

– Faire vivre l’industrie musicale :

La presse papier est en crise, les artistes sont dix à quinze fois plus nombreux qu’avant : se sortir de l’ombre en tant qu’artiste n’a jamais été aussi complexe. Les réseaux sociaux, certes, permettent une promotion qui n’était pas possible avant mais qui n’est au final que la simple conséquence et suite logique de l’ère dans laquelle nous vivons et dont n’importe qui peut jouir. Il faut donc faire vivre cette industrie musicale et pour cela, les défenseurs de la musique se doivent de continuer de publier du contenu. N’entendez pas par-là que nous nous sentons investi d’une mission ou d’un devoir envers les artistes. Nous le faisons car nous aimons le faire. Mais notre motivation est très certainement encore en vie car nous savons, ou du moins, nous nous plaisons à penser, que notre travail aura un petit impact sur le futur de certains artistes. Nos RockUrScene s’inscrivent exactement dans cet état d’esprit.

– Le mot de la fin :

La liste de nos motivations à être journaliste pourrait être considérablement plus longue mais le but n’est évidemment pas de faire le tour complet des raisons qui nous poussent à écrire. Le milieu dans lequel s’inscrit cette passion est également intéressant. C’est un milieu vivant, de passionnés, où les rencontres, bonnes et moins bonnes, sont nombreuses. Certaines rencontres changent notre façon d’appréhender la musique, d’autres sont à l’origine de questionnements intéressants. Peut-être même qu’une poignée d’entre elles nous change à jamais. Cela même suffit à nous faire aimer ce que nous faisons et à nous donner l’envie de continuer à le faire.