METAL – Diabolus In Musica : Une plongée dans l’univers du metal à la Philharmonie de Paris !
La Philharmonie de Paris ouvre ses portes à un nouveau genre musical : le metal. Black Sabbath, Slayer, Metallica, l’exposition est décrite comme une immersion dans le monde musical mais aussi artistique du metal et de tous ses sous-genres. Les commissaires Corentin Charbonnier et Milan Garcin veulent mettre en avant une culture plus qu’un genre un peu fourre-tout et c’est grâce à leur collaboration avec les archives vidéos du Hellfest, les collections du Hard Rock Café américain ainsi que les groupes eux-mêmes et des collectionneurs particuliers que le public, profane ou non, peut s’extasier pendant plus de deux heures trente.
L’art et le metal
La question qu’il est facile de se poser lorsqu’on voit un tel sujet abordé lors d’une exposition est comment la rendre tout public ? Est-il possible de régaler à la fois les fans metalleux habitués à montrer leurs fesses à la télévision et les curieux novices à ce genre musical et à sa culture si particulière ? La réponse semble être oui. D’emblée, l’ambiance est posée avec un début de concert tourné au Hellfest, accompagné d’un texte introduisant le genre metal et ses groupes emblématiques. Si les plus grands fans auront des frissons en voyant le premier instrument proposé, les moins renseignés pourront s’extasier avec eux grâce aux cartels mettant bien en valeur l’importance et la chance d’avoir un tel objet devant nos yeux. Très vite, il est précisé que ce milieu n’est pas seulement musical en exposant un Rodin entre tous les costumes et pochettes d’albums de la première partie de l’exposition. Le metal est un art complet et le message est clair. Références artistiques, artistes emblématiques, histoires et anecdotes, tout est présent pour montrer la recherche artistique du genre.
Le public et le metal
L’exposition sait satisfaire les collectionneurs avec les nombreux instruments et accessoires de groupes mythiques, la reproduction d’une chambre type d’un metalleux et les nombreux T-shirts, garde-robe classique de la moitié du public. L’autre moitié, quant à elle, peut s’extasier devant autant d’objets en tout genre : il n’est pas utile de connaître le genre pour trouver des références que l’on connaît. De la PS3 à Shepard Fairey, le célèbre créateur de Obey, c’est un régal visuel. Bien évidemment, les oreilles sont en éveil; de Linkin Park (oui oui c’est du metal) à Sabaton, le cheminement se passe musicalement. Mention spéciale pour les Sept Chapelles Du Metal mettant en avant ses sous-genres principaux où le public est principalement guidé par le son pour continuer son avancée et sa découverte. Si parfois dans ce vaste endroit on peut se perdre, ne pas savoir par où aller, tel un milieu de pogo en plein concert, le son saura donner un repère. Petit bémol puisque l’exposition se dit totalement immersive, il manque, malheureusement ou non, l’odeur enivrante de la bière et des cheveux shampooingés des headbangers. Là, l’immersion serait totale.
Et la musique et le metal alors ?
Bien sûr, deux heures trente pour mettre en avant toute une culture, c’est très peu. On passe bien trop vite sur le metal du monde entier et français avec deux salles interactives certes mais cachées et toutes petites. La fierté d’avoir le Hellfest nous fait crier cocorico et demander si vraiment le metal français ne se résume qu’à Trust et Gojira ?
Enfin, un autre regret de l’ordre plus musical, serait d’avoir appuyé un peu plus sur les instruments qui diffèrent des autres genres. Si une activité est proposée afin d’écouter les pédales de guitare, quand est-il de la batterie et de sa double pédale emblématique ? Le metal est une culture certes mais cela reste principalement un genre de musique dont on veut en apprendre plus et surtout sur la particularité de ses instruments.
La Philharmonie de Paris nous propose de découvrir le metal du 5 avril au 29 septembre et pour les connaisseurs de s’émerveiller sur la collection impressionnante d’objets réunis pour l’occasion. Si bien sûr tout ne peut pas être traité et vu en si peu de temps et d’espace, les commissaires ont réussi le pari de plaire à tout public confondu. Petite mention spéciale pour les gardiens présents sur place de huit heures à vingt heures qui vont devenir après cinq mois plus experts que les groupes eux-mêmes !