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Paganfest : Que deviennent les groupes des éditions précédentes ?

Le streaming était à peine naissant, et la magie de MySpace nous permettait de découvrir de nouveaux groupes, un peu comme le font aujourd’hui les recommandations des plateformes musicales. Les tournées Paganfest étaient alors très prisées des fans, offrant des plateaux à rallonge et une diversité musicale fascinante. De nombreux groupes emblématiques y ont joué, mais en 2025, que sont-ils devenus ? Petit tour d’horizon des formations qui ont marqué cette époque.

Ensiferum

Est-il encore nécessaire de présenter ce monstre sacré de la scène ? Les Finlandais avaient sorti l’incroyable Victory Songs (2007) et “Iron”, tiré de l’album du même nom, faisait déjà résonner les salles à coups de “ta da da da, ta da da da”. Valeur sûre, difficile d’être déçu avec Markus, Petri, Sami et Janne. Puis en 2009 vint From Afar, la claque.

Les Vikings et leurs mélodies bien présentes (aussi bien aux guitares qu’à l’aide des claviers) mettent en musique leur mythologie, le folklore local souvent tiré du Kalevala. De plus grandes salles, de plus belles tournées, mais une énergie inchangée. Le renouvellement de leur public y joue pour beaucoup également. Leurs plus récents albums n’ont pas à pâlir, et l’arrivée de Pekka Montin (à la place de Emmi Silvennoinen) a eu son petit effet puisque ce dernier a posé quelques lignes de chant bien identifiées. Des refrains fédérateurs, de la magie, de la bataille et des épées, sans oublier quelques remontants, Ensiferum ne déçoit jamais… Kiitos!

Korpiklaani

Vous reprendrez un peu de Beer, Beer, ou bien de Tequila, et pourquoi pas un peu de Vodka ? Bon vous l’avez compris, les joyeux lurons de Korpiklaani ne sont, eux aussi, presque plus à présenter. Les compatriotes d’Ensiferum ont une approche plus… festive ! Le projet a initialement débuté dans les années 90 avec une formation appelée Shamaani Duo, puis Shaman avant de devenir le clan des bois sauvages (moins sexy dit ainsi). Une mutation de la vraie musique folk vers le metal, et non une association dès les débuts du projet.

Et là encore, leurs débuts sont d’une réussite folle avec les albums Spirit of the Forest et Voice of Wilderness. La suite est plus variée, la réussite n’est pas toujours au rendez-vous. Il faut dire que les sorties annuelles tendaient à nous fatiguer, car la qualité n’était pas toujours d’actualité, sauf 2 ou 3 titres par album, mais autant profiter du moment pour faire carton plein non ? On remerciera sans doute le label pour cette vision. Principalement chanté en anglais, leurs textes vont progressivement passer en finnois au fil des années. En revanche, sur scène, difficile de s’ennuyer avec la bande ! Et c’est tant mieux ! Leur 12e album Rankarumpu est sorti l’an dernier !

Eluveitie

J’entends le loup, le renard et Eluveitie non ? Vous l’avez ? (sic) Le collectif suisse sous la baguette de Chrigel Glanzmann, s’est lui aussi imposé comme une formation incontournable de la scène, à l’époque. L’approche est plus sombre, plus violente et drôlement efficace. Réside également une partie de mysticisme, que ce soit via leurs visuels et évidemment la musique celtique, ici associée à du death mélodique. Un premier album incroyable avec des titres tels que “Your Gaulish War”, “Of Fire, Wind & Wisdom” ou “Tegernako”.

La sortie de Slania (2008), propulse le groupe tout en haut de l’affiche. “Inis Mona”, “Gray Sublime Archon”, “Bloodstained Ground”, font de cet album un succès XXL. Puis vint l’heure des changements progressifs, d’une inspiration moins impactante qu’auparavant, de nombreux changements de lineup, un chant partagé et parfois plus clair… Certains fans de la première heure sont perdus face à cette évolution. Aujourd’hui encore, Eluveitie reste une formation importante et les deux singles sortis depuis décembre 2024 augurent d’un retour réussi.

Alestorm

Alors que certaines formations dominaient déjà toutes les tournées folk/pagan etc. un groupe de pirate s’est caché dans la cale jusqu’à devenir, aujourd’hui, l’un des groupes les plus fédérateurs et les plus funs à voir en concert. Oh capitaine, capitaine ! La barque est menée par l’une des plus belles voix du circuit, en la personne de Christopher Bowes. Casquette, kilt et keytar, le style est convaincant. Quant à la plume et l’art des mélodies, un grand génie, sans aucun doute. Des comptes, des histoires, des récits, bref les jolies textes du groupe font mouche. On part en voyage !

Lorsque vous sortez, sur un premier album, “Wenches & Mead” et “Nancy the Tavern Wench”, tout est dit… A vrai dire la trajectoire du groupe est assez étonnante. Les trois premiers albums sont bien sérieux, dans un folklore assumé, et quelques pointes d’humour ici et là. En revanche, dès 2014 et Sunset on the Golden Age, c’est un véritable boom. “Drink”, “Wooden Leg”, leur reprise de “Hangover”, sans oublier leurs clips totalement ahurissants de connerie, ça y est Alestorm s’impose et conquiert les mers du monde. De “Mexico” à “Tortuga”, les styles s’emmêlent et cela devient un bon gros bordel des plus appréciables. Mélodies travaillées, parfois simples, des refrains travaillés, parfois bien cons, des soli travaillés, et toujours impeccablement exécutés… ils sont vraiment bons ces guignols ! Mention spéciale pour “Wooden Leg Part 2” (The Woodening).

Et quand on en vient à rendre hommage à Iron Maiden en nommant un album Seventh Rum of a Seventh Rum… Grandiose ! Après une halte en “Uzbekisan”, le groupe est aujourd’hui tête d’affiche du Paganfest et et finalisera son nouvel album prochainement !

Equilibrium

Formé et mené par René Berthiaume, seul membre d’origine, le groupe allemand avait fait sensation avec son deuxième album Sagas (2008). Comment ne pas mentionner “Blut Im Auge” et “Ruf In Den Wind” de cet opus épique ! Et trois ans auparavant, leur début avec Turis Fratyr, une belle pépite également avec “Unter der Eiche”, “Der Sturm” ou encore le curieux mais dansant “Met”. Bref, le groupe monte et cartonne jusqu’à la séparation avec ce premier chanteur, Helge Stang, remplacé ensuite par le bien massif Robse Dahn. Rekreatur (2010) et Erdentempel (2014), deux excellents albums, aussi bien envoutants qu’épique.

Equilibrium tenait là une belle recette et l’avenir était plus prometteur encore. Puis la suite sera moins reluisante, pour les fans de la première heure. Le son se normalise, la volonté de chanter davantage en anglais pour toucher un autre peut se comprendre, mais les expérimentations sonores de René changent complètement l’orientation du groupe. A l’image de Renegades (2019), un nouveau public arrive, une partie de l’ancien s’en va, sans compter les très nombreux changements de lineup. Et de la même manière, les groupes avec lesquels ils tournent en Europe sont bien différents de la scène folk/pagan. Une évolution artistique qui nous rend nostalgique…

Swashbuckle

Formation américaine, le trio prend lui aussi les traits d’une bande de pirates. Contrairement à Alestorm, les éléments ou gimmicks thrash/death sont présents et leur musique est plus violente. “Scurvy Back” de leur deuxième album Back to the Noose (2009) et son clin d’œil à Pirates des Caraïbes augurait de belles choses. Le folklore des brigands se traduisait mélodiquement mais également sur scène avec de belles tenues venues tout droit des mers agitées. Très honnêtement, les albums n’étaient pas mauvais, et encore aujourd’hui si l’on souhaite s’amuser tranquillement, cela peut sans problème être intégré à une playlist dédiée. Malgré deux albums chez Nuclear Blast, le groupe a aujourd’hui disparu des cartes et radars.

Turisas

La géniale association du folk metal avec le symphonique et le power metal. Mathias “Warlord” Nygård menait une troupe qui détonnait sur le circuit. D’une, visuellement, corpse paint rouge et noir, des fourrures et un show structuré même sur une étroite scène. Une proposition artistique totalement unique qui démarra avec Battle Metal en 2004. Trois albums suivront dont le dernier sorti en 2013. Et c’est sans oublier, en 2007, la reprise totalement réussie de Rasputin de Boney M. Où comment surprendre son audience et faire le “buzz” à une époque où TikTok et Instagram n’existaient pas. Malheureusement, malgré quelques rééditions en vinyle, aucun signe de vie du groupe. Leur présence en ligne, sur les réseaux sociaux, n’est plus, de quoi en frustrer beaucoup…

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