Après un dernier album extrêmement surprenant, nous sommes toujours dans l’attente du retour des Arctic Monkeys. Avant de pouvoir poser les oreilles sur du nouveau matériel, le groupe britannique nous offre un live enregistré au Royal Albert Hall de Londres en 2018. L’occasion pour RockUrLife de revenir sur la discographie du groupe en dix titres, tous plus cultes les uns que les autres.
N°10 – The Ultracheese
“Tranquility Base, Hotel & Casino” (2018) n’est certainement pas l’album le plus évident des Arctic Monkeys. Il faut attendre de voir ce que le quatuor proposera ensuite pour véritablement évaluer cet ovni au regard de la discographie de la formation. Cependant, dans leur démarche jusqu’au-boutiste, on ne peut pas reprocher à Alex Turner et sa bande un manque d’intégrité. L’esthétique très marquée du disque trouve son paroxysme sur “The Ultracheese”. Un morceau qui porte bien son nom tant l’ambiance romantique y est exacerbée. Turner accompli ses rêves de crooner cosmique et conclut énigmatiquement un album pas beaucoup plus clair.
N°9 – Brick By Brick
Bien qu’il ait remis les primates britanniques sur le devant de la scène, “Suck It And See” (2011) reste un album en demi-teinte, alternant l’excellent et le plus dispensable. Au rayon des bonnes surprises, “Brick By Brick” ancre le groupe dans une démarche tout ce qu’il y a de plus rock n’roll. Les couplets, chantés par Matt Helders, batteur de la formation, nous donnent à voir la liberté que s’autorise le groupe en quête de son chef d’œuvre. Il fallait sûrement passer par là pour aboutir à ce qui arrivera ensuite.
N°8 – Crying Lightening
“Humbug” (2009) est sans conteste l’album le plus sous-estimé d’Arctic Monkeys. Rompant avec la dynamique indie rock à Converse qui a dynamité les charts au début des années 2000, le groupe originaire de Sheffield prend une couleur plus sombre, plus mature. En résulte des chansons diablement bien écrites. Le disque marque également la rencontre entre le groupe et Josh Homme qui co-produit l’ensemble. “Crying Lightening” revient encore très régulièrement dans les setlists, preuve que même dix ans après, la qualité est toujours reconnue.
N°7 – Knee Socks
“AM” fut un véritable raz-de-marée lors de sa sortie en 2013 et jusqu’à la fin de la tournée un an et demi plus tard. Presque toutes les chansons auraient pu figurer dans ce top mais c’est “Knee Socks” qui ouvre le bal. Bien que le talent d’écriture d’Alex Turner ne soit plus à prouver, on est encore bluffé par la maturité d’un tel titre. La construction est parfaite, les arrangements délicats et géniaux, et Josh Homme, encore derrière les manettes, vient pousser la chansonnette dans un pont sublime. Un must.
N°6 – When The Sun Goes Down
Là où tout a commencé. Bien que le groupe s’en soit franchement éloigné (ce que certains fans leur reprochent par ailleurs), il ne faut pas oublier qu’Arctic Monkeys représentait au début de sa carrière une jeunesse issue de la classe moyenne du nord de l’Angleterre. La chanson évoque la vie des prostituées à Sheffield. Le riff de guitare est génial, on retrouve la patte Turner qui ne s’usera jamais vraiment. Petit bonus, le clip est tout aussi réussi, avec notamment Lauren Socha, vue dans “Misfits” et Stephen Graham.
N°5 – My Propeller
Les prémices de “AM”. “Humbug” présentait une facette plus sombre et adulte d’Arctic Monkeys. La sobriété de “My Propeller” a surpris beaucoup de monde à l’époque, mais on retrouve pourtant les premières ébauches de ce que les Monkeys magnifieront quatre ans plus tard sur “AM”. Une ambiance cinématographique, des chœurs assurés par Helders absolument brillants, et une progression tout au long du titre. Rien à jeter.
N°4 – Fluorescent Adolescent
Sortir un deuxième album aussi fort que le premier n’était pas tache aisée. Et pourtant, avec “Favourite Worst Nightmare” (2007), Arctic Monkeys réussit à pondre un chef d’œuvre intemporel. “Fluorescent Adolescent” prouve l’évolution du groupe depuis “Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not” (2006) avec un morceau en douceur, mélancolique au possible, sans pour autant renier les bases du groupe qui a remis la guitare au centre des débats. Sur YouTube, vous pouvez retrouver la prestation live du groupe au Jonathan Ross Show, tous grimés en clown triste. Tout un symbole.
N°3 – Do I Wanna Know?
Ouvrir un album avec “Do I Wanna Know?” semble être aujourd’hui une évidence mais il fallait un sacré culot. Tout en douceur, les Arctic Monkeys nous font entrer dans “AM”. En douceur et pourtant, on sent déjà une tension. Sûrement celle d’un riff de guitare devenu culte depuis. Un refrain tout aussi brillant et une fin de titre où chaque arrangement donne une profondeur insondable à l’ensemble. Des abysses que l’on va explorer sur la durée d’un disque magnifique, ouvert sur un morceau légendaire.
N°2 – Do Me A Favour
Les talents de songwritting d’Alex Turner se sont manifestés très tôt. Ils atteignent déjà des sommets sur “Favourite Worst Nightmare”, en particulier ce “Do Me A Favour” qui débute sur un rythme de batterie soutenu et en même temps vaporeux. La basse taquine l’auditeur tandis que Turner, avec sa voix et sa six cordes instaurent un ambiance mélancolique au possible. Cela monte, cela monte, et cela finit forcément par exploser sur un final d’anthologie, où les cordes sont mises à rude épreuve, libérant une tension dans une transe jouissive. Un grand moment de musique !
N°1 – I Wanna Be Yours
Disons-le, pour un groupe qui a autant axé sa carrière autour de la guitare, choisir “I Wanna Be Yours” comme leur meilleur titre, c’est un peu de la provoc’ ! La musique ne nécessite pas forcément de démonstrations techniques virtuoses pour être de qualité. Et à l’écoute du morceau de clôture de “AM”, on ne peut que céder face à la géniale sobriété d’un quartette au sommet de son art. Dans une ambiance plus cinématographique que jamais, Turner se met à nu. La chanson monte progressivement sans jamais vraiment s’envoler ce qui laisse une pointe de frustration quasi-jouissive pour conclure un album parfait en tout point.
Site web : arcticmonkeys.com