Depuis 2002 et son premier album “Bitterness The Star”, 36 Crazyfists n’a cessé de délivrer des disques qui en ont fait un acteur majeur de la scène metalcore. La formation originaire d’Alaska dispose d’un sens de la mélodie et un son bien à elle qui lui a souvent permis de sortir du lot.
Toujours emmené par ses deux membres historiques, Brock Lindow (chant) et Steve Holt (guitare), et accompagné par Mick Whitney à la basse et Kyle Baltus à la batterie, le quatuor présente son septième effort studio, “Lanterns”. Les Américains arriveront ils encore à surprendre ?
“Death Eater” lance l’ensemble sur les chapeaux de roues. Un riff hyper lourd et gras sur une batterie massive donne à ce morceau une puissance rare. La voix de Brock Lindow se fait déjà remarquer entre screams musclés et voix claires parfaitement maîtrisé, le chanteur prouve qu’il n’a rien perdu de sa superbe.
Les autres titres ne déçoivent pas et c’est un véritable déferlements de décibels qui attaquent les oreilles de l’auditeur. “Wars To Walk Away From” et sa guitare lourde ou encore l’ultra-violence de “Laying Hands” sont les plus beaux exemples d’un opus sans temps morts. Les Américains réussissent à attirer notre attention de la première à la dernière minute avec des compositions efficaces et très bien produites.
Mais résumer “Lanterns” a une succession de riffs et de rythmes solides serait trop simpliste, la réalisation du quatuor est beaucoup plus variée. “Better To Burn” et “Sleepsick” disposent de structures plus accessibles avec des refrains fédérateurs qui en font des morceaux parfaitement taillés pour le live. La formation d’Alaska, en créant des chansons plus abordables, veille à ne pas perdre du monde en chemin, quitte à délaisser son côté agressif.
36 Crazyfists adoucit même le propos sur certaines compositions et il le fait avec réussite. “Sea And Smoke” avec sa guitare plus apaisée et la voix posée de Brock Lindow font état d’un sens de la mélodie remarquable. “Where Revenge Ends”, qui lui succède avec ses sonorités acoustiques, apporte un registre presque bluesy à l’essai. La performance vocale est remarquable et donne une dose d’émotion des plus judicieuses.
Cette volonté de naviguer vers des registres plus sensibles est confirmé avec “Dark Corners” qui conclut l’album. Là où de nombreuses formations metalcore achèvent leurs réalisations en boulets de canons, 36 Crazyfists prend le contrepied en choisissant un titre calme. Les arpèges en sons claires qui se combinent à la voix de Lindow font mouche et donnent une dernière impression plus qu’agréable quand on achève l’écoute de ce disque.
“Lanterns” est un effort studio remarquable qui donne encore plus de valeurs à une formation déjà incontournable. 36 Crazyfists multiplie les styles, passant de l’agressivité à la mélodie sans jamais perdre pied. Les anciens fans comme les nouveaux seront comblés par cet album !
Notre sélection
- Death Eater
- Sleepsick
- Dark Corners
Note RUL
4/5