Nom incontournable de la scène pop punk internationale, All Time Low a connu tous les cas de figure en terme de succès : de la montée fulgurante avec “Nothing Personal” en 2009 à l’échec en major avec “Dirty Work” en 2011, pour finir avec le retour aux sources en 2012 de “Don’t Panic“. Un comeback signé Hopeless Records qui réconcilie groupe et fanbase, mais aussi rapproche la musique des Américains de leur genre initial. Aujourd’hui, une nouvelle page se tourne avec “Future Hearts”, sixième essai de la formation et quatrième sous l’étiquette du label indépendant. Sur le papier, tout semble beau, propre et bénéfique pour les musiciens. Du moins, sur le papier.
A l’écoute des premiers singles, à savoir “Something’s Gotta Give”, “Kids In The Dark” et des titres “Runaways” et “Tidal Waves”, un virage à la production plus neutre et lisse se laissait déjà entendre. Plus accessible, celui-ci ne remettait heureusement pas en cause le talent de songwriting de All Time Low qui, à travers sa génération, persiste à écrire des hits et des hymnes de jeunesse. Efficacité de rigueur donc, “Future Hearts” délivre treize morceaux situés plutôt à gauche du genre pop punk et qui diffèrent les uns des autres. Une force hétérogène qui ouvre de nouvelles portes aux Américains quant à leur impact sur le public. Car bien que les membres du quatuor soient des enfants de blink-182 et autres Green Day, la formation entretient son pouvoir avec des chansons portant pleinement sa touche, à l’instar de “Cinderblock Garden” ou l’aiguisé “Don’t You Go”, sûrement le next big thing des performances d’ATL. Sans pour autant en oublier ses racines et ses origines, Alex Gaskarth et ses acolytes rythment l’album à coups de powerchords, non des plus classiques, mais habilement mise en scène par les diversités vocales du chanteur. Diversités qui se manifestent même parfois par des cris, comme sur “Kicking & Screaming”. A côté de ces forces sûres s’affirment également quelques pistes calmes et acoustiques, telles que “Missing You”, “Bail Me Out” avec Joel Madden ou encore la ballade en duo avec Mark Hoppus, n’apportant ni plus ni moins à l’ensemble qu’un léger souffle et quelques mélodies supplémentaires. Heureusement que le combo trouve toujours de quoi convaincre avec quelques exceptions (“Dancing With A Wolf” ou encore “Old Scars / Future Hearts”) car, de manière générale, les nouveautés peinent à s’autovaloriser, à ressortir du lot et ne valorisent pas l’aspect lyrique, un point crucial dans le cas d’ATL.
Alors que “Future Hearts” vient d’être annoncé #1 en Angleterre et aux Etats-Unis, la France semble toujours réticente face à ce genre. Et quel dommage, surtout lorsque l’on voit quelques pépites nous passer sous le nez. Puis malgré le fait que ce dernier All Time Low ne soit pas une bombe dans tous les sens du terme, il serait dommage de ne pas y jeter une oreille, en souvenir du bon vieux temps. Un sixième effort plutôt convaincant en terme de production ,mais difficile à pleinement apprécier en vue de sa carrière. Un peu plus de peps, de surprises ou d’originalité ne serait pas de refus. A bon entendeur !
Informations
Label : Hopeless Records
Date de sortie : 06/04/2015
Site web : www.alltimelow.com
Notre sélection
- Don’t You Go
- Kicking & Screaming
- Satellite
Note RUL
3.5/5