Asking Alexandria – Asking Alexandria

Après “The Black” (2016), Asking Alexandria revient présenter un sixième effort, qui marque le retour de Danny Worsnop au sein de la formation metalcore. Un album éponyme lourd de sens pour un groupe qui a traversé maintes épreuves ces dernières années.

Il est en effet utile de rappeler qu’après quatre disques et un succès notoire, Danny Worsnop avait laissé AA derrière lui pour se consacrer à des projets solos, avant de revenir à la tête de la formation, alors que Denis Stoff, ayant pris sa place pour “The Black” eut subitement disparu. L’avenir du quintette était alors incertain, alors que l’ancien frontman faisait son comeback sur scène. Mais 2017 marque un nouveau tournant pour Asking Alexandria, qui décide de régler ses comptes avec un opus éponyme, produit par Matt Good, faisant figure de référence dans le style.

“Into The Fire”, présenté en septembre, annonçait déjà un changement d’image, qui ne trahit toutefois pas les débuts du groupe originaire de York. Le scénario du clip montrait alors que le frontman charismatique n’en avait pas fini avec son groupe d’origine, et qu’il fallait désormais enterrer la hache de guerre avec Ben Bruce, qui avait fait preuve d’une honnêteté cinglante envers lui lors de son départ. Mais si tout ce drama détourne notre attention de ce qui nous intéresse vraiment ici, il faut admettre qu’Asking Alexandria a toujours de la ressource, en prouvant encore qu’il fait partie des figures les plus notables de ce genre.

L’ensemble s’ouvre sur “Alone In A Room”, avec un chant clair et une rythmique plutôt déroutante, qui attire notre attention sur des lyrics encore une fois pleins de sincérité sur ce qu’a traversé le chanteur. Et cela sera le maître mot de ces quarante-sept minutes : des paroles mêlant rancœur et revanche, écrites par Ben Bruce, Danny Worsnop et James Cassells.

Ce “Asking Alexandria” sonne comme un véritable règlement de compte pour une formation toujours vivement critiquée dans la scène. “Where Did It Go?” en est l’exemple parfait, où Danny montre qu’il n’en a pas fini avec cette vie de rockstar, qu’il aspire à vivre depuis la naissance d’Asking Alexandria. Si on est loin du style des débuts, qui lui avait amené autant de succès que de controverse, le tout semble fonctionner. Ce nouvel album mêle en effet le hard rock de “From Death To Destiny”, avec des influences pop et country auxquels voulait se consacrer Danny. “Rise Up” en est l’exemple même, où les chœurs accompagnent un refrain des plus heavy qui reste en tête.

C’est avec ce genre de titre qu’Asking Alexandria continue de séduire un public toujours plus large malgré les critiques. La bande n’oublie toutefois pas ses racines, avec des références multiples à “Stand Up And Scream” (2009) et “Reckless & Relentless” (2011) dans les paroles. Et si des pistes comme “Vultures” égareraient les fans de la première heure, il est inutile de reprocher à AA cette évolution. Le style de ses débuts est bel est bien derrière lui, et un essai du genre de “Stand Up And Scream” serait inapproprié en 2017. Les styles évoluent, Asking Alexandria aussi.

“Empire” est de loin la piste la plus inattendue, avec le rappeur Bingx en featuring dès les premières secondes et un pré-refrain on ne peut plus pop.  L’effort se clôt sur “Room 138”, suivant la même recette que les autres pistes les plus cinglantes, ajoutant tout de même un côté épique à l’ensemble.

Alors qu’un retour semblait improbable pour le quintette, cet album éponyme sonne comme une revanche. Après avoir laissé tomber son groupe pour essayer de nouveaux style, Danny Worsnop cherche à montrer qu’il mérite sa place auprès des membres qui se montrent indulgents et ouverts aux nouvelles propositions. Ce sixième effort studio suscitera forcément de vives critiques, de la part de connaisseurs ou non d’Asking Alexandria, comme à leurs habitudes depuis maintenant dix ans d’existence.