Band Of Skulls – By Default

Deux ans après “Himalayan”, Band Of Skulls sort son quatrième album “By Default”, le premier sur BMG Recordings. Le trio anglais, composé de Russell Marsden (chant/guitare), Emma Richardson (basse/chant) et Matt Hayward (batterie), avait décidé de s’isoler après deux années de tournée. Ils ont trouvé refuge dans une église baptiste de Southampton d’où ils sont originaires. C’est dans cette église (que l’on retrouve en clin d’œil sur l’artwork) qu’ils écrivent de nouvelles chansons.

En résulte ce quatrième effort. Un nouveau départ après les précédents albums que le groupe considère comme une trilogie. C’est Gil Norton (Pixies, Foo Fighters, Patti Smith) qui s’est occupé de la production de “By Default”, le tout enregistré aux Rockfield Studios. Le résultat est impeccable. La formation explore différents styles et rythmes pour livrer un disque audacieux.

Puissant, c’est le mot parfait pour désigner cet effort studio qui s’ouvre avec la batterie de Matt Hayward sur “Black Magic”. Un titre très rythmé et fort qui donne le ton de “By Default”. Dès le départ, le côté alternatif et l’identité rock de BOS émergent. Le trio britannique démontre ses prouesses musicales et instrumentales sur des morceaux musclés, qui font taper du pied comme sur “Embers” ou encore “Bodies”. Band Of Skulls ne tourne pas autour du pot. Les compositions sont ravageuses à l’image du premier single “Killer”. La chanson est sombre et oscille entre deux rythmes : des couplets qui prennent leurs temps mêlés à des refrains aux “killer, killer, killer” énergiques et entêtants. Un morceau incontournable.

Autre chanson grisante : “This Is My Fix” qui commence avec des instruments plus bruts et une tonalité garage avant de ralentir un instant. La guitare s’électrise puis repart de plus belle et encore plus rythmée avec une batterie qui prend toute la place pour notre plus grand plaisir. L’ambiance et la voix sont plus ténébreuses et monocordes quand le groupe nous parle de “Tropical Disease” entrecoupé par des riffs furieux. Des murmures s’ajoutent sur le chant avant que le morceau s’intensifie avec des solos de guitares qui donnent un ton plus progressiste.

Sur “So Good”, menée par la voix d’Emma Richardson, le ton est plus léger et tire vers la pop. La voix est douce. On se laisse prendre par cette nouvelle atmosphère cadencée et harmonieuse. Une des particularités de Band Of Skulls, c’est le mélange des voix masculine et féminine. Pas de déception sur ce plan. Les voix se marient toujours à la perfection. On les distingue particulièrement sur “Little Mamma”. Le duo entre Russell Marsden et Emma Richardson donne un morceau surpuissant, entraînant, agrémenté d’un solo de guitare explosif. Une chanson parfaitement menée. La recette fonctionne également sur “Erounds” où les deux voix s’entremêlent et donne un mélange de rugosité et de douceur.

Avec cet essai synonyme de renaissance, le trio de Southampton s’ouvre aussi à de nouveaux styles comme sur “Back Of Beyond”. La voix est plus grave. Le trio, que l’on compare souvent à d’autres combos, nous fait cette fois penser à Eagles Of Death Metal. “By Default” devient “In Love By Default” sur un rythme très basique. Mais le trio arrive à surprendre en plein milieu de la chanson. Elle devient d’un coup plus rapide, plus dansante sur des “yeah yeah yeah yeah” accompagnées par une musique plus aérienne avant de revenir sur son rythme de départ. Une piste qui a le mérite de surprendre.

Pour contraster avec le dynamisme de l’album, Band Of Skulls conclue “By Default” avec “Something”. Un titre bien plus lent que les précédents, plus épuré qui termine en finesse l’ensemble.

“By Default” est le symbole d’une nouvelle ère dans l’histoire de Band Of Skulls. Le trio anglais repart à zéro sans perdre son identité et on les suit les yeux fermés dans cette nouvelle aventure. Band Of Skulls nous rappelle qu’il excelle dans les morceaux aux rythmiques imparables et offre un rock puissant, efficace, audacieux et dynamique.