Bastille – Wild World

2013 est marqué par la révélation de Bastille au grand public avec l’excellentissime “Bad Blood“. Après leur mixtape, “VS” (2014), plus que moyenne, ils reviennent cette année avec l’album “Wild World” suite à un petit passage à Rock En Seine. La formation anglaise est-elle toujours aussi incontournable ?

“Good Grief”, le premier single mis en ligne il y a maintenant trois mois, ouvre cet opus avec entrain et bonne humeur. Pendant plus de trois minutes, Bastille nous démontre donc que “Laura Palmer” est définitivement morte, jetée et emballée dans un sac plastique. Le sentiment est renforcé avec “The Currents”. Malgré un bel instrumental dont le quatuor a le secret, les répétitions sont bien trop lourdes.

Les morceaux se ressemblent et peinent à décoller, comme “Glory” ou “Send Them Off!”. Bastille est le groupe que l’on adore, déteste et écoute. La plupart des titres de “Bad Blood” vous prennent aux tripes et vous font voyager dans un film dont vous seul êtes le réalisateur, avec une bande son imposée par Dan Smith et sa bande.

La magie reprend cependant le temps de “Lethargy”, entraînante à souhait, que l’on encourage vivement à écouter le matin pour se motiver de belle manière. Dan Smith ressuscite le tristement célèbre meurtrier Perry Smith avec le très bon “Four Walls (The Ballade Of Perry Smith)” qui se trouve être le meilleur morceau de cet essai et qui semble être le plus légitime à s’inscrire dans la suite logique de ce que les Britanniques avaient entamé en 2013. L’intensité présentée par ce très bon titre est injustement brisée par “Blame”, qui nous rappelle l’amer et joyeux visage que Bastille nous présente ici.

“An Act Of Kindness” et “Fake It” rappellent ce que les Londoniens font de mieux : des chansons poignantes, montrant l’étendue de Dan Smith au chant, avec des choeurs et des refrains efficaces, avant de faire mourir l’ensemble sur “Snakes” et le presque réussi “Winter Of Our Youth”, bien trop peu convaincant et original.

Confirmer n’est jamais évident, et Bastille en fait malheureusement les frais. Les espérances placées en lui étaient peut être trop hautes. L’artwork, toujours aussi soigné et stylisé en affiche de film, ne vient pas sauver “Wild World” d’un naufrage que l’on aurait évité avec plaisir. Le groupe ne pouvait pas faire pire que sa mixtape sortie il y a deux ans, mais il parvient toutefois à décevoir avec un disque guère meilleur.