Black Label Society – Catacombs Of The Black Vatican

Il aura fallu attendre quatre années pour que Black Label Society sorte son nouvel album. Neuvième et nouveau venu dans la discographie de BLS, “Catacombs Of The Black Vatican” succède ainsi à l’excellent “Order Of The Black” (2010). Entre temps, Zakk Wylde s’est longuement amusé sur différents projets. Que ce soit avec Ozzy & Friends en Europe ou bien en solo, en acoustique, dernièrement, le Berzerk n’aura pas chômé. Ayant également sorti un DVD unplugged, en 2013, capté à Los Angeles au Club Nokia, Black Label Society ne pouvait donc que passer à l’étape supérieure, avec un nouvel album ! L’annonce de sa sortie a été, comme toujours, accueillie avec enthousiasme par les différents “chapter” du monde entier cependant le départ annoncé, d’un commun accord, de Nick Catanese (guitare) vient quelque peu ternir cet instant de joie… Remplacé par Dario Lorina, qui évolua au sein de Lzzy Borden, Zakk Wylde, John JD DeServio et Chad Szeliga sont donc fin prêts à défendre ce nouvel opus, qui s’annonce… différent et surprenant.

Lancé en douceur avec “Fields Of Unforgiveness”, la marque Zakk Wylde est immédiatement reconnaissable -encore heureux- avec ses lourdes guitares où l’overdrive et l’effet chorus font mouche. Un titre assez conventionnel et qui est plutôt midtempo, appréciable sans autant être incroyable. Suivra ensuite “My Dying Time”, le premier single de ce nouvel album. De la même façon, le style BLS est facilement identifiable mais comme précédemment, les éléments qui ont fait de “Order Of The Black” un excellent album y sont dilués. Rage et puissance sont clairement distillées à petite dose, tendant plus vers une émotion plus “humaine”. “Catacombs Of The Black Vatican” va adopter ce schéma à travers de nombreux titres tels que “Believe”, “Damn The Flood” en seconde partie. Malgré des riffs made in ZW, l’allure générale est plus lente et plus posée que son prédécesseur; un point qui pourra déranger beaucoup de fans qui s’attendaient à se reprendre une grande claque en pleine face. Le travail sur les mélodies est un peu plus flagrant, car non noyé dans les lancées hyper speed que la bande peut parfois proposer. L’essentiel de l’essai s’articule autour de ces morceaux qui se ressemblent, pour beaucoup, énormément, tant sur le rythme que sur la tonalité adoptée. Néanmoins, les titres électro-acoustiques ne seront pas loin, loin de là. “Angel Of Mercy” dévoilera une composition à l’ambiance plus intime, où la testostérone est canalisée tandis que sur “Scars”, le grand ours sauvage servira des parties pianotées mais également un sublime solo, tout en finesse, de quoi contraster avec ses déferlantes dont il est coutumier. “Heart Of Darkness” et “I’ve Gone Away” en remettront bien une grosse couche derrière mais Zakk semble également moduler certaines de ses parties au chant, parfois plus simple et moins énervées. Il sera tout de même assez difficile à noter cela tant son style est atypique et parfois décrié par quelques-uns. Quant au dernier titre, c’est un dépaysement total auquel l’auditeur, veste à patch sur le dos, aura le droit. Qu’il soit connu pour ses riffs ravageurs est un fait, Zakk Wylde l’est également pour ses compositions acoustiques et électro acoustiques où il y dévoile un tout autre visage. Ainsi, c’est dans cette seconde catégorie que se situe “Shades Of Gray”. Cette sorte de balade, de plus de six minutes est un moment à part. Fermez les yeux, ouvrez les, vous vous retrouvez en face d’un coucher de soleil, allongé sur la plage, face à la mer (ou l’océan, à vous de voir), sirotant un breuvage à base d’houblon, et passant une soirée d’été à rêvasser. Quant aux détenteurs de l’édition collector, celle-ci présente deux bonus, dont la première est “Dark Side Of The Sun”, un titre convaincant qui déploie une seconde partie très vivante et enfin “Nomad” qui adopte une atmosphère libératrice.

“Catacombs Of The Black Vatican” reste assez mystérieux. Il est assez difficile de comprendre ce à quoi voulait tendre Zakk et ses comparses. Une grande partie des compositions adoptent plus ou moins les mêmes caractéristiques et seuls quelques éléments étrangers viennent dynamiser l’écoute. Pour apprécier ce nouvel opus, il faudra laisser “Order Of The Black” de côté, les deux disques n’ont rien en commun et la déception pourrait alors guetter. Il serait curieux de voir le rendu live de quelques-uns de ces titres, accompagnés des classics préférés. Un effort en demi-teinte donc.