Black Rebel Motorcycle Club – Wrong Creatures

Huitième album et retour aux sources pour Black Rebel Motocycle Club. Si BRMC a carburé depuis ses débuts en 2001 avec des disques tous les un à trois ans, le trio nous a cette fois-ci fait languir cinq longues années pour nous proposer “Wrong Creatures”. L’attente en valait-elle la peine ?

Après quelques dernières tentatives peu concluantes, les bikers américains étaient plus qu’attendus au tournant avec l’arrivée de ce petit nouveau. Bonne nouvelle : la fièvre Black Rebel Motorcycle Club est de retour ! Les deux minutes d’introduction et leurs percus, dignes d’un rite initiatique des plus mystiques, semble vouloir préparer nos oreilles à entrer dans le monde parallèle des rockeurs de la West Coast.

Les durs à cuire aiment les guitares bien crades et nous le font savoir, comme dans “Spook”. D’autres morceaux plus languissants comme “Haunt” ou autres “Question Of Faith”, alourdissent l’atmosphère à merveille, qui se voit rafraîchir par la ballade garage (presque) adolescente “Echo” et le répondant de ses guitares. BRMC fait du BRMC. Ouf.

L’ode psychédélique “Ninth Configuration” s’affirme comme le morceau le plus abouti de la douzaine. S’il est aisé pour ce titre de convaincre avec de tels clairs-obscurs et guitares apocalyptiques, la sitar de “Calling Them All Away” n’est pas en reste. Même constat sur “Little Thing Gone Wild” et son allure plus pop rock avec quelques influences plus Midwest américain dans le rythme. Clairement du beau travail. C’est sur une conclusion au piano que l’effort prend fin avec le fabuleux “All Rise”.

On a du black, de la rébellion et des bécanes. Que demander de plus ? Sans doute un tube ou deux. Si on frôle la pêche des BRMC de 2003 (“Take Them On, On Your Own”), on sent un certain essoufflement dans quelques morceaux et on manque clairement d’un “Six Barrel Shotgun”. “Wrong Creatures” s’affirme pourtant en opposition aux très plats derniers essais grâce à des titres très différents les uns des autres mais efficaces. Black Rebel Motorcycle Club is back, mieux vaut se tenir à carreau.