Cinquième album pour les Américains de Black Stone Cherry. Après le mitigé “Magic Mountain” (2014), le quatuor fête son grand retour avec “Kentucky”. Exit Roadrunner Records, le groupe travaille maintenant avec Mascot Label Group. Ce retour aux sources, là où la formation a enregistré son premier effort studio est-il à la hauteur ?
“The Way Of The Future” ouvre la voix avec un titre plutôt évocateur, simple coïncidence ou ? Quoiqu’il en soit, l’entrée en matière est lourde. Simple mais très efficace, le groove prend le pas et les riffs associés à la section rythmique envoient parpaings sur parpaings. Le premier single “In Our Dreams” suit ensuite, d’une manière très conventionnelle, quasi radio edit. Néanmoins on constate assez vite qu’il n’y a pas de fioritures, ils filent tout droit et arrachent quoiqu’il se trouve sur leur passage. Mais alors où sont les nouveautés ? Où sont les petites touches qui vont faire de cet essai une très belle réalisation ? Appelons donc “Soul Machine” avec ses chœurs féminins, qui entourent et réchauffent le refrain. Certes “soul” mais une fois de plus, le groove embarque l’auditeur et le fait bouger, lui et son corps, de gauche à droite et de manière peu conventionnelle. Quelques cuivres accompagnent également le solo, renforçant l’ambiance ce titre. “Rescue Me” se démarque également du lot avec une composition très fournie, tant en dynamique qu’en sonorité. Entre heavy metal, chœurs gospel et temporisation mielleuse, ce morceau peut à lui seul résumer ce nouvel opus.
Bien évidemment, Chris, Ben, Jon et John n’oublient pas leur autre facette, celle plus douce et calme. Ainsi “Long Ride” mais surtout la dernière, “The Rambler” dissipent, l’espace de quelques minutes, la fougue que dégage le disque et l’auditeur qui prend son pied à dévorer “Kentucky” des oreilles. A l’opposée, la fuzz se fait peu à peu une place plus importante chez BSC -avec “Hangman” ou “Feelin Fuzzy”- et ce n’est pas pour nous déplaire. Nul doute que le groupe saura davantage user de cet élément à l’avenir. N’oublions pas “Darkest Secret” et son déferlement de la première à la dernière seconde. Les Américains ne calculent plus rien et se lâchent. La matière lourde dont ils ont le secret est omniprésente et quelques esquisses de rage et déchaînement subliment encore plus certaines parties du morceau, de quoi le rendre moins anodin pour sûr ! Enfin, une petite surprise s’immisce à la sixième position avec la reprise du “War” d’Edwin Starr, une pure beauté qui, espérons-le, sera prochainement jouée sur scène, car cette cover se promet d’être grandiose !
A l’image de cette reprise, Black Stone Cherry se lâche et apportent de nombreux éléments, que les musiciens souhaitent déjà inclure depuis des années. Les ruptures ont parfois du bon et celle effectuée par le quatuor semble avoir permis à celui-ci d’aller de l’avant. Les changements ou modifications ne dénaturent pas pour autant ce qu’est la musique des Américains mais une petite brise de fraicheur s’entend ici et là. “Kentucky” saura plaire aux amateurs de musique grasse !
Informations
Label : Mascot Label Group
Date de sortie : 01/04/2016
Site web : www.blackstonecherry.com
Notre sélection
- Rescue Me
- Soul Machine
- Darkest Secret
Note RUL
4/5