Bullet For My Valentine – Fever

Après un “Scream Aim Fire” très bien accueilli il y a deux ans, Bullet For My Valentine est de retour avec son nouvel opus “Fever”. Un disque qui devrait se montrer redoutable pour diviser le public…

Commençons par une très rapide description : “Fever” est prévisible en tous points. C’est exactement l’album auquel on pouvait s’attendre. Sur un plan concret, il ne s’éloigne de ses prédécesseurs que sur de tout petits détails. Et c’est là qu’est le souci : la comparaison n’est pas flatteuse pour le dernier né. Bien sûr, tout n’est pas négatif. Ainsi on retrouve toujours l’excellente guitare de Padge, et le chant de Matt Tuck qui a nettement progressé. Mais c’est bien maigre en comparaison des reproches susceptibles d’être adressés à cette galette. Tout d’abord, le plus important : le manque de mordant, un mal chronique qui ronge “Fever” là où ses deux grands frères étaient plutôt à leur avantage. À plusieurs reprises, le groupe nous livre des intros puissantes, portées par une batterie déterminée, mais ne semble pas en mesure d’embrayer derrière sur le morceau tel qu’on est alors en droit de l’attendre, et guitare et batterie se sentent alors un peu seules. Certains y verront la conséquence d’un côté plus pop enfin assumé dans la musique de BFMV, mais le petit arrière-goût nu métal, dû en grande partie à la production, tend à montrer que la légère baisse d’agressivité n’était pourtant pas à l’ordre du jour. Sur un plan plus technique, on déplorera une partie rythmique parfois défaillante, essentiellement en raison d’une basse absente, souvent noyée derrière la guitare. Au rayon des lacunes récurrentes du quatuor gallois, il faut hélas faire mention des paroles. Elles n’ont certes jamais brillé par leur profondeur et leur qualité, mais à ce niveau “Fever” est vraiment un concentré de rimes prémâchées pour évoquer en boucle la douleur de l’amour. Tous les cris et le soutien indéfectible de la guitare n’y peuvent rien, la rengaine condamne très vite l’intensité des chansons. On notera néanmoins que les derniers morceaux de l’album, avec le renfort d’un net regain de vie, se montrent tout de suite plus crédibles en dépit des paroles.

Avec “Fever”, Bullet For My Valentine rentre dans le rang en termes de qualité, la faute à un mélange de riffs convaincants et de compositions insipides. Il ne fait aucun doute que l’album trouvera un public, et plaira aux fans qui attendaient avec impatience une troisième dose de BFMV, mais force est de constater que certaines oreilles décèleront l’absence du supplément d’âme qui aurait pu transformer l’ensemble.