Coldplay – Mylo Xyloto

Si “Viva La Vida Or Death And All His Friends” avait marqué un tournant dans la carrière du groupe britannique en 2008, “Mylo Xyloto” parait un peu fade. Les fans de la première heure risquent de regretter l’époque “A Rush Of Blood To The Head” (2002) et “X&Y” (2005), mais il faut bien se renouveler quitte à perdre quelques fans en route pour en gagner peut-être d’autres. Autant vous dire que notre avis sur ce nouvel album est mitigé.

On a tous en tête le “Viva la Vida” avec lequel Coldplay avait marqué les esprits en 2008. Cet été, le groupe londonien avait décidé de nous donner un avant-goût de “Mylo Xyloto” prévu pour le mois d’octobre avec “Every Teardrop Is A Waterfall”. Si les riffs de guitare de ce premier single étaient prometteurs, il nous laissait présager un album à la hauteur de nos espérances. Un côté plus urbain et pop est venu souffler sur Coldplay, qui musicalement avec ce nouvel effort studio s’inspire de cet art du graffiti/tag qui régnait dans les années 70 à New York; lorsque les gens exprimaient ce qu’ils ressentaient par la peinture dans les rues. Le groupe a décidé de séparer quelques pistes par un interlude de 30 ou 40 secondes précédant “Every Teardrop Is A Waterfall”. “M.M.I.X.” n’est ni plus ni moins qu’un prolongement de l’introduction. De même avec “A Hopeful Transmission” qui introduit “Don’t Let Break Your Heart” et “Mylo Xyloto” qui ouvre cet album et enchaîne sur “Hurts Like Heaven”. D’ailleurs dans ses intonations, “Hurts Like Heaven” est un morceau plutôt entraînant, mais la rythmique et les arrangements ne collent pas vraiment avec ce qu’on apprécie chez Coldplay et bien que différent, ce titre pourrait passer avec un autre groupe mais pas avec eux. Cette fois-ci il faut faire le tri pour s’apercevoir que quelques chansons sont très agréables à écouter, “Paradise” en est un premier exemple. Il apporte un peu d’évasion à cet album. C’est la piste apaisante au mélange piano, guitare, basse et batterie à laquelle on ajoute les aigus de Chris Martin. “Charlie Brown” est à la fois un morceau qui colle au style du groupe, mais qui se démarque du reste de l’opus. On note une légère évolution avec une dynamique plus enjouée qui fait qu’il sort du lot et on aime les arrangements de fond. Mention spéciale à “Major Minus” où l’on retrouve un côté hippie 70’s dans le son. Proche de Ben Harper avec “Better Way” mais avec la patte de Coldplay dans les riffs aigus de guitare. Pour vous donner une image, on se verrait en route pour Woodstock dans un van sur une route au milieu du désert. Featuring étonnant et déroutant sur “Princess of China”, Coldplay fait appel à Rihanna ! Sans doute pour gagner plus de fans ou par manque d’inspiration, Rihanna étant particulièrement présente sur la scène pop en ce moment. On peut comprendre que Coldplay ait voulu tirer aussi son épingle du jeu. Mais pour le coup ça ressemble plus à du Rihanna qu’à du Coldplay et le côté électro est quelque peu énervant. “Don’t Let It Break You Heart” semble s’être pas mal inspiré de “Life In Technicolor” tout en ayant une rythmique plus rapide. Ce n’est pas désagréable mais ça manque de pétillant, tout comme cet album. Des moments plus calmes avec un son acoustique sur “Us Against the World” qui n’attire pas plus notre ouïe ou encore “Up In Flames” où malheureusement le beat énerve et casse totalement le piano. On préfèrera alors “Up With The Birds” qui conclut le CD avec une note positive. Le titre commence seulement au piano, avec un mélange voix et respiration de Chris Martin suivi d’une ballade qui arrive avec une guitare acoustique. C’est justement la ballade que l’on retiendra sur ce “Mylo Xyloto”.

Toujours entouré de Brian Eno pour cet album, le constat d’un manque d’originalité et de créativité est souligné. Dans l’ensemble “Mylo Xyloto” prouve que Coldplay se contente de reprendre ce qu’ils ont pu faire auparavant en le réadaptant avec quelques arrangements au goût du jour. Rassurez-vous Coldplay reste un groupe talentueux et ce disque n’est pas non plus catastrophique, loin de là !