Escape The Fate – Hate Me

Escape The Fate, figure emblématique de la scène post hardcore, nous revient avec son cinquième album “Hate Me”, deux ans après la sortie de son excellent “Ungrateful”. Pour l’instant, le groupe nous a mis en appétit avec la sortie de deux clips. “Just A Memory”, d’abord, cinglant single symbolique des multiples facettes du groupe, entre screamo, refrains catchy et solo détonnant, et le tout récent “Alive”, plus étiqueté pop. Retour sur le reste des titres de ce nouvel effort des compères de Las Vegas.

Les deux années passées ont été complexes pour la formation, qui a dû faire face au départ de Monte Money et de son frère (tous deux respectivement guitariste soliste et guitariste rythmique) ainsi qu’à celui de Max Green, bassiste. La formation perdait deux de ses membres fondateurs, laissant un seul membre d’origine au line up, le batteur Robert Ortiz !

Malgré cela, le combo annonce sa rentrée en studio en mai 2015 avec l’excellent Howard Benson (Papa Roach, My Chemical Romance) pour préparer cet opus. Dès les premières secondes du single “Just A Memory”, le lien avec l’artwork de l’ensemble se fait par ces notes hantées et une ambiance de cirque malsain et zombifié. La jeune femme sur la carte ne sera pas sans rappeler aux fans l’artwork du premier effort “Dying Is Your Latest Fashion” (2006). “Live For Today” nous présente un Escape The Fate très pop, au synthé 80’s et à la batterie pop anglaise, une bonne surprise au refrain accrocheur, avec un final à la Guns N’Roses assez plaisant !

L’essai tend ensuite vers une articulation assez classique qui s’essouffle rapidement. Là ou l’excitation des deux premiers morceaux laissait présager du bon pour la suite, ETF se heurte à un schéma répétitif dans lequel la facilité se fait sentir. Une intro efficace, des couplets pop, un refrain entêtant et un solo costaud (“Remember Every Scar”, “Breaking Me Down”) font écho à Escape The Fate, mais il serait bon de renouveler un peu la formule et d’y ajouter de nouveaux ingrédients. Pour l’éponyme “Hate Me”, le quatuor nous livre justement un exemple de diversité. Ce dernier comprend la touche ETF ainsi que sa nouveauté musicale : du screamo et un côté pop mis en relief par cette présence accrue de sons électro, lui donnant une consistance. Par la suite vient le morceau, en français s’il vous plaît, “Les Enfants Terribles”. Une piste dans la pure veine du son d’antan du combo, du screamo à n’en plus finir et un breakdown parfait, le tout dans une ambiance Bring Me The Horizon-esque !

Le final de ce disque se fait par “Let Me Be”, une ballade rondement menée par un Craig Mabbitt inspiré et émouvant. Un final aux antipodes de l’introduction brutale et qui joue avec les émotions. Il saura ravir les fans avec ses sing alongs majestueux et un jeu de guitares aux mélodies entêtantes, sans parler du solo qui fera frissonner les fans d’opéra rock. Une douce conclusion, le calme après la tempête.

“Hate Me” nous présente un Escape The Fate toujours en évolution. Le groupe sait faire ce qu’il a toujours fait, mais en y ajoutant une diversité sonore et une certaine fraîcheur, nécessaire sur une scène qui se répète souvent. Cet “assagissement”, en quelque sorte, pourra déplaire aux accros de screamo et de moshparts, mais il faut y reconnaître une formation qui grandit. En tout cas, nous, on ne “Hate” pas l’album, on le “Like” !