Chroniques

Franz Ferdinand – Right Thoughts, Right Words, Right Action

A l’aube de cette période maussade qu’est la rentrée, Franz Ferdinand vient ensoleiller la reprise du boulot (ou des études) avec leur nouvel album “Right Thoughts, Right Words, Right Action”, dix ans après l’explosif “Take Me Out” et quatre ans après “Tonight” (au succès plutôt mitigé). Pour faire court sur leur style et surtout pour ceux qui auraient vécu dans l’espace depuis une décennie, ces petits jeunes de Glasgow tirent leurs racines de Talking Heads, Gang Of Four, Duran Duran ou encore Wire. Pour ceux qui ont eu la chance d’assister à leur prestation à Rock En Seine il y a quelques jours, ils n’ont rien perdu de leur énergie. Mais à côté d’Arctic Monkeys, MGMT et autres Babyshambles, le dernier album de la bande d’Alex Kapranos tire-t-il son épingle du jeu ?

Les guitares funky et un esprit britpop amorcent le voyage de “Right Action”. Les refrains sont puissants, avec des envolées de disto, une marque de fabrique chez Franz Ferdinand. Mais là où les écossais surprennent, c’est par les nouvelles inspirations dont ils font preuves. “Evil Eye” prend le pas du hip hop : un beat explosif, des arrangements percutants à l’ambiance tragi-comique. Plus loin, le gai et rayonnant “Fresh Strawberries” avec des chœurs et une rythmique très Beatles viendra s’entrechoquer avec la guitare stridente de Nick McCarthy. La six coup endiablée de ce dernier n’en finira pas de faire danser l’auditeur sur “Bullet” influencé par Talking Heads et parsemé d’une batterie nerveuse à la sonorité très poppy. L’orgue cryptique d’un stoner rock viendra s’installer sur “Treason! Animals.”, de son côté Alex Kapranos capitonne l’auditeur de sa voix sombre et sépulcre. Suit directement, “The Universe Expanded”, ballade pop aux relents de coldwave, jouant d’un clavier organique froid et d’un Kapranos hypnotisant. Ensuite, “Brief Encounters” se lance dans un dialogue avec les aliens, à l’aide du clavier, avant de virer en soirée calypso arrosée de guitares disto. Vient le final “Goodbye Lovers & Friends”, reprenant les meilleures sonorités du premier album ajoutées à l’aspect de crooner cathartique d’Alex, sans oublier Bob Hardy, impeccable avec sa basse. Le groupe termine en beauté.

Ce n’est pas forcément l’album de la rentrée, il n’est pas vraiment équilibré, certains titres sentent le réchauffé tandis que d’autres sont des perles en puissance. Les fans ne seront pas déçus, c’est une tape sur l’épaule, un rappel, ou un regard nostalgique qui fonctionne. Pour les autres, leur évolution du post punk et punk funk risque de plaire. En jouant la carte de l’éclectisme, Franz Ferdinand a très bien réglé le problème sur la longévité de carrière.

Informations

Label : Domino Records
Date de sortie : 26/08/2013
Site web : www.franzferdinand.com

Notre sélection

  • Treason! Animals.
  • Evil Eye
  • Goodbye Lovers & Friends

Note RUL

3.5/5

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