Halestorm – Into The Wild Life

Si Halestorm nous a habitué à une certaine homogénéité dans ses compositions, cela semble bien parti pour changer avec “Into The Wild Life”, troisième album des Américains. Annoncé et attendu depuis plusieurs mois et dévoilé par quelques titres avant sa sortie, ce dernier s’annonce en effet surprenant et varié si l’on en croit les deux singles “Apocalyptic” et “Amen”. Et bien que la pochette illustre le groupe vêtu de cuir et avec le titre gravé dans le dos de la chanteuse, ce disque n’est peut-être pas aussi heavy que sa cover pourrait le laisser penser.

L’opus débute sur “Scream”, un titre hard rock pas très éloigné de ce qu’on peut attendre de la part du quatuor. Mais on peut déjà noter la place plus importante prise par la batterie, ce qui s’avérera être une relative dominante sur le reste de l’essai. Et là où l’auditeur sera rapidement surpris, c’est sur l’outro de ce morceau. En plus d’être travaillée, cette dernière voit le groupe utiliser des sonorités, notamment électro, très années 80. L’enchaînement avec le titre suivant se fait alors parfaitement du fait du soin apporté à cette outro. “I Am The Fire” s’avère être une piste très efficace, qui voit Lzzy Hale faire usage de toute sa puissance et de toute sa justesse, en particulier sur un refrain qui restera en tête. Vient alors une intro de batterie de dix secondes déboulant sur un morceau plus pop à la rythmique surprenante. Le single “Amen” restera dans cette veine plus pop rock avant de voir la traditionnelle ballade rendre comme un hommage à la mère de la soeur et du frère Hale qui a toujours soutenu ces derniers dans leur volonté de monter leur formation de rock. Là encore on notera tout le soin apporté à l’outro de près d’une minute et à l’enchaînement. Et si quelques titres s’avèrent plus anecdotiques (“Bad Girl’s World”, “What Sober Couldn’t Say”), la variété de ce troisième effort apporte assurément une certaine fraîcheur à la discographie des quatre Américains. Qu’il s’agisse du hard rock et des ballades auxquelles ils nous ont habitués (“Apocalyptic” et “Dear Daughter”), ou de quelque chose de plus heavy et rendre dedans (“Mayhem”), ou encore de titres plus pop rock (“Sick Individual”, “Amen”), le tout s’avère finalement former un ensemble assez cohérent, notamment grâce à l’attention apportée aux outro et à l’enchaînement très travaillé des morceaux. Et si l’influence folk, voire country, habite une bonne partie de l’album, celle-ci se concrétisera de manière assez claire par la conclusion “I Like It Heavy” et son final surprenant à la fois rock n’roll et gospel.

Si lors de sa découverte l’opus pourra décontenancer l’auditeur et plus particulièrement les fans, il faudra laisser à ce “Into The Wild Life”, étonnamment travaillé, la chance de se révéler au fil des écoutes. Halestorm a grandi et s’est fait plaisir avec des compositions plus variées, voire quelque peu expérimentales, que par le passé. Et même si le risque ne paye pas à chaque morceau, l’ensemble de l’effort s’avère finalement plutôt plaisant.