In Flames – Siren Charms

In Flames fait partie de ces groupes qui assagissent leur propos au fil des années. Cela fait déjà quelques albums que la formation nous le montre et chaque sortie est attendue avec curiosité, mais aussi avec quelques interrogations. Avec “Sounds Of A Playground Fading” (2011), les Suédois nous avaient montré leur désir de toujours évoluer, et ce de manière plutôt réussie. Après la parution de deux singles, les interrogations sur ce “Siren Charms” s’étaient transformées pour beaucoup en craintes, verdict.

L’opus débute sur “In Plain View”, titre qui confirme les envies d’évolution plus posées du quintette. Un morceau efficace et agréable à écouter sans pour autant faire sauter au plafond. La même sensation se fait sentir avec les pistes suivantes et quelque chose ressort : le chant d’Anders Friden. Ce dernier se fait plus plaintif que jamais, ce qui peut vite agacer tant le chanteur semble parfois se contenter de parler. Ce qui est on ne peut plus flagrant sur le deuxième single “Through Oblivion” qui sonne comme un faux pas. Là où In Flames nous proposait de superbes hits plus calmes et mélodiques avec des titres comme “Come Clarity” (“Come Clarity”, 2006) ou “The Quiet Place” (“Soundtrack To Your Escape”, 2004), il nous propose aujourd’hui une composition qu’on pourrait presque qualifier d’insipide. “With Eyes Wide Open” et “Siren Charms” ne font que confirmer ce triste constat et si il n’y avait pas certains riffs, on pourrait aisément se prendre à croire qu’on est en train d’écouter un disque de pop lambda. Et c’est à ce moment que débarque “When The World Explodes” et qu’on tient enfin un titre rentre dedans ! Enfin, qu’on pensait tenir… puisqu’au bout d’1 min 25 débarquent comme un cheveu sur la soupe des claviers et surtout la chanteuse Emilia Feldt, qui fait tomber ce morceau dans une espèce de guimauve mollassonne et indigeste. Le premier single “Rusted Nail” qui arrive derrière, et qui avait quelque peu surpris et déçu il y a quelques mois, apparaît finalement comme un bon titre énergique et comme l’un des meilleurs de l’ensemble. Ou tout du moins, il faudra s’en contenter. Rien de bien remarquable non plus à se mettre sous la dent dans cette fin de disque, si ce n’est le dernier “Filtered Truth” où Anders chante réellement et crie enfin sur une bonne partie de la chanson.

Le problème avec “Siren Charms”, qui contient de bonnes idées et de bons riffs et qui aurait vraiment pu être un bon album, n’est pas qu’il sonne plus pop ou qu’il voit un groupe souhaitant radicalement évoluer, certains combo metal savent le faire avec réussite, mais c’est qu’il passe sans qu’aucun titre ne sorte du lot et sans qu’il nous laisse la moindre marque une fois achevé. On en vient à se demander si In Flames a vraiment bossé, mais laissons le bénéfice du doute à leur bonne volonté. Voyons comment sonneront ces titres en live et ce que les suédois nous proposeront pour leur prochaine étape discographique.