Issues – Headspace

Avec la sortie de son premier album studio éponyme en 2014, Issues atteignait la neuvième place au Billboard 200, avec plus de 22 000 copies vendues dès la première semaine. Deux ans plus tard, le groupe metalcore venu d’Atlanta livre un nouvel effort, “Headspace”, toujours sur le label Rise Records, mais dans un tout nouvel esprit.

Après un premier opus exclusivement R’N’B/metalcore, Issues a décidé de prendre une nouvelle direction musicale et de puiser un maximum dans les influences propres à chaque membre. Cela donne donc un subtil mélange entre jazz et soul apportés par le guitariste Adrian J “AJ” Rebollo et le bassiste Skyler Acord, sans oublier un côté R’N’B dû aux sonorités propres à la voix de Tyler Carter (chant). De plus, la présence de Tyler “Ty” Acord alias DJ Scout aux platines vient enrichir l’ensemble de sons plus électro, pour donner un disque très éclectique.

Il est donc possible pour l’auditeur de passer de sonorités jazzy (“The Realest”) à des teintes plus soul (“Rank Rider”), tout en passant par des influences neo metal à la Linkin Park (“Someone Who Does”). Plus surprenant encore, la présence d’une chanson aux influences country que l’on retrouve dans le violon de “Yung & Dum” en featuring avec le chanteur Jon Langston. Autre nouveauté avec cet opus, Michael Bohn s’essaie au chant clair et ajoute une nouvelle dynamique à la musique, sa voix éraillée très punk rock contraste remarquablement bien avec la voix mielleuse de Carter et l’équilibre entre les différents types de chant est parfaitement trouvé.

C’est indéniablement l’un des essais les mieux produits de l’année, avec un ensemble cohérent, sublimé par le jeu ultra efficace du guitariste AJ et un son djent à souhait. Le travail à la basse de Sky est fantastique et se démarque véritablement comme sur le solo de slap sur “The Realest”  et c’est chose rare dans la scène metalcore. Il faut tout de même admettre que certaines paroles peuvent être un peu légères,et/ou risquées lorsque les musiciens s’attaquent à certains sujets controversés tels que la violence policière dans “Blue Wall”. En revanche, la sauce passe mieux sur des sujets plus touchants comme “Hero” ou “Someone Who Does” relatant les “dad issues” de Bohn.

En définitive, si vous cherchez les sons lourds et violents des anciens travaux : passez votre chemin. Cet album se concentre sur le côté groovy, ce qui pourra déstabiliser les fans de la première heure. La formation a tenté d’explorer de nouvelles influences inédites, peut-être au détriment de ce qui avait contribué à sa réussite au départ. Mais Issues réussit le pari de se réinventer tout en nous livrant un effort studio réellement original et unique dans la scène metalcore, En somme : ça passe ou ça casse.